mercredi 24 septembre 2014

The Goddess Hekate de Stephen Ronan, partie 2

Hécate Magique de J.E. LOWE
Traduction et adaptation par Serpentine


Hécate est la déesse honorée par-dessus toute autre divinité par ceux qui pratiquent les arts magiques.
Elle est communément représentée en littérature par une trinité décomposée ainsi : Lune dans les cieux, Diane sur terre et Proserpine aux enfers. Bien que ces trois déesses conservent leur personnalité et leurs propres caractéristiques.

La parenté d'Hécate varie selon les auteurs. Pour Bachylides, elle est fille de la Nuit (Nyx). Pour Musée et Apollodore, sa mère est Astéria et son père, Zeus.
Pherécydes déclare que son père était Aristée, fils de Pan. Lycophron la fait fille de Persée. Et Hésiode dit :  « Phoebe porta Astéria dont Persée la mit dans sa demeure en tant qu'épouse. Elle porta Hécate que Zeus honore au-delà de tout. ».
Néanmoins,dans les Hymnes Orphiques, il est possible de trouver Cérès désignée comme mère d'Hécate.

Le nom d'Hécate est soumis à diverses interprétations. Certains y voient une connexion avec le « Ekas » > au loin, « ekatos » > touché au loin qui est aussi une épiclèse d'Apollon. Dans ce cas, ce nom est donné à la déesse pour ses puissants et mystérieux attributs.
D'autres font dériver son nom d' « ekaton » > centaine, soit car il n'était possible de l'apaiser que par une hécatombe, soit parce qu'elle était supposée posséder le pouvoir de contraindre les morts sans funérailles à errer durant cent ans.

Par son aspect trine, elle est nommée tour à tour triformis, tergemina, triceps, trimorphis. Ainsi Apollodore déclare que le mulet ( « trigla » ainsi nommé pour sa période de reproduction survenant trois fois par an) était sacrifié à Hécate, en association avec sa triplicité.
L'autre nom sous lequel la déesse est connu est celui de Brimo. Cela signifie « terrible », « fantastique »,ou « épouvantable ». Il était utilisé au sujet d'Hécate pour suggérer la terreur inspirée par son apparence accompagnée de spectres et de fantômes.
Sophocle, dans sa pièce perdue, les Rhizotomes, introduit un choeur qui déclare : «  O Soleil, Toi, Seigneur de Lumière, et Toi, Feu Sacré d'Hécate, invoquée hors des sentiers battus. Ses flèches radieuse volent en une multitude à travers l'Olympe, elle apparaît sur terre dans les espaces sacrés où trois routes se rencontrent, sa tête couronnée de chêne et de nombreux serpents ondoyant sur ses épaules. ».

Hésiode nous raconte que Zeus honore Hécate au-dessus tout et lui donne en partage pouvoir sur les terres, les mers stériles, tout comme elle est aussi honorée dans les cieux par les dieux immortels.

«  Et, en effet, aujourd'hui, dit Hésiode, quand un des hommes terrestres fait, selon la coutume, des sacrifices expiatoire, il invoque Hécate, et une grande faveur lui est accordée promptement, et la Déesse bienveillante exauce sa prière et le comble de richesses, car cela lui est facile.Tous les honneurs que les enfants de Gaïa et d'Ouranos ont reçu de la Moire, Hécate les possède, car le Chronide ne lui a enlevé ni la puissance, ni aucun des honneurs qu'elle possédait sous les anciens Dieux Titans ; mais elle possède tout ce qui lui avait été accordé au commencement. Et parce qu'elle est fille unique, la Déesse est non moins honorée sur la terre et dans l'Ouranos que sur la mer ; et elle est encore plus puissante parce que Zeus l'honore. Celui qu'elle veut aider magnifiquement, elle l'aide et il brille dans les assemblées des hommes, si elle le veut. Quand les guerriers s'arment pour le combat terrible, alors la Déesse favorise qui elle veut, et à ceux-ci elle accorde une prompte victoire et elle donne la gloire. Elle s'assied auprès des rois vénérables quand ils jugent. Quand les guerriers réunis se livrent aux luttes, la Déesse est propice et les aide. A celui qui l'emporte par son courage et sa force un beau prix est promptement accordé et, joyeux, il donne la gloire à ses parents. Elle favorise les cavaliers, quand elle le veut, et ceux qui fendent la glauque mer agitée, quand ils supplient Hécate et le retentissant Poséidon, la Déesse illustre leur accorde aisément une proie abondante, ou, la leur montrant, elle la leur ravit aisément, si elle le veut.

Avec Hermès, elle multiplie dans les étables, les troupeaux de chèvres, et les troupeaux de brebis laineuses ; et , à son gré, elle en accroît le nombre ou le diminue. Enfin comme elle est la fille unique de sa mère, elle est revêtue de tous les honneurs parmi les Dieux, et le Chronide en fait la nourrice de tous les hommes qui, après elle, de leurs yeux verront la lumière de l'étincelante Eos. »

Arnobe nous dit qu'Hécate était la mère de Saturne, et Coelus, celle de Ops et Janus, bien que dans la généalogie ordinaire nous trouvons cette maternité attribué à Terra, et nous trouvons que les mêmes attributs sont associés indifféremment à Gaïa, Cérès, Hécate et Proserpine par différents auteurs.
Tous cependant la relient à l'obscurité et elle est décrite comme une effrayante et puissante déesse régnant sur les âmes des défunts. Elle aurait transmis aux mortels les arts magiques ou alors elle aurait envoyé depuis les mondes souterrains des esprits dont les sépultures sont aux abords d'un lieu souillé par le crime ou à proximité d'un croisement afin qu'ils enseignent la sorcellerie et la magie aux mortels.
Quand elle apparaît sur terre, c'est en compagnie de chiens stygiens qui gémissent pour annoncer sa venue, éclairée par des torches révélant ses cheveux ornés de rameaux de chênes et de serpents.
Elle est décrite comme ayant trois têtes ou trois corps dont l' un est cheval, l'autre un chien et le dernier un lion ou un sanglier.



A Athènes, elle avait un temple sur l'Acropole nommé « épipirguidia » (N.t :Toujours en mode découverte pour lire le grec ancien. Désolée. Si je me souviens bien, cela désigne "celle au-dessus du mur ou de la tour" > un rôle de gardienne de la cité), proche de celui de Niké. Les stratoniciens célébraient une festival annuel en son honneur, les Hécatésia.
Des statuettes à son effigie étaient nombreuses dans la cité, au front des maisons ou aux croisements où la population les consultaient de façon oraculaire.
A chaque nouvelle lune, des plats de nourriture étaient préparés et déposés de nuit par les riches citoyens aux carrefours. Les mendiants profitaient de ses offrandes la plupart du temps, bien qu'il était d'usage de croire que la déesse elle-même les avait consommées.
Les sacrifices les plus importants consistaient en des chiens et des brebis noirs et du miel. La coutume voulait que les voyageurs priaient la déesse avant d'entamer leur périple.

mardi 23 septembre 2014

The Goddess Hekate de Stephen Ronan, partie 1

Introduction
Traduction et adaptation par Serpentine



Bien qu'Hécate soit souvent perçue aujourd'hui comme l'archétype d'une déité lunaire triple, un aperçu de son histoire révèle une déesse plus complexe véhiculant de grands symbolismes.
Les origines d'Hécate ne se situent pas en Grèce mais en Asie Mineure, et plus particulièrement en Carie ( située dans le sud-ouest de la Turquie actuelle ) où la ville de Lagine fut le foyer le plus important de son culte.
En général, il est aussi accepté qu'elle n'était pas originellement une déesse lunaire, et que sa triple nature dérive, telle que Farnell a été le premier a le remarquer, non de la lune mais de son rôle en tant que Déesse des carrefours, c'est-à-dire la rencontre de trois chemins en Grèce Ancienne.

Les trois visages d'Hécate

L'ancien culte d'Hécate dégage trois principaux visages dans le temps.
En premier, ses origines en tant que Grande Déesse orientale dont il semble qu'elle ait des attributs autant solaires que lunaires. Ses caractéristiques troublantes sont moins évidentes. Cependant loin d'être absentes, elles ont peut-être été supprimés, effacés des sources, tout comme souvent dans le cas de l'aspect sombre d'Artémis.

Notre principal témoin de cette première période est Hésiode, auteur de la Théogonie, dans laquelle un hymne à la déesse lui alloue une position élevée sur tous les domaines.

Durant la seconde période, hellénistique, elle prend la caractéristique demeurant populaire depuis : déesse des fantômes, de la magie et de la lune.
Les textes les plus évocateurs à ce sujet sont les hymnes provenant des papyri magiques grecs.

La troisième période, le développement d'Hécate est remarquable. Par la grande influence des Oracles Chaldaïques dans les cercles païens de l'antiquité tardive, la représentation d'Hécate qui en découle devint la plus importante dans la religion païenne tardive. Durant cette période, ses attributs lunaires étaient marginalisés en faveur de son rôle de déesse de la force cosmique de vie et des vertus nourricières de l'âme.
L'image chaldéenne d'Hécate, soulignant ses aspects de Grande Déesse, rappelle sa nature originelle et semble provenir de traditions orientales préservant ses caractéristiques les plus anciennes.
Le matériel laissé sur l'Hécate chaldaïque présente un intérêt particulier car, d'une part, il appartient à une religion répandue et respectée et, d'autre part, il présente notre seule chance réelles de pénétrer dans les cultes à mystères.

Dès lors, il est naturel de s'interroger sur l'ensemble de l'image d'Hécate émergeant à travers ces différentes périodes. Certainement, à la fois dans les visions gréco-romaines et chaldaïques, elle est une divinité de protection, de destruction, de fécondité, de mort, tout comme A Billault l'a bien exprimé. Cela serait également valable dans la première période.

Expliquer les caractéristiques négatives d'Hécate n'a pas été difficile pour de nombreux érudits qui, depuis, pourraient être répertoriés dans la rubrique, justement nommée mais inutile, « superstition et irrationalisme ».
Plus récemment cependant des indices à propos d'érudits plus prudents avec les conclusions faciles et une récente étude sur Hécate ont souligné qu'elle n'est pas une divinité démoniaque mais une divinité de la liminalité assumant le rôle de guide pour ses dévots à travers les arcanes incertaines et dangereuses laissées par les vides des domaines du « sûr et certain ». Comme la naissance et la mort, et aussi, dans les royaumes physiques, les carrefours et les passages.

Le contenu de cet ouvrage


Le présent volume contient des réimpressions des matériaux les plus intéressants et utiles sur Hécate, aussi bien qu'une investigation originale de son rôle le plus important dans l'antiquité tardive que celui de déesse principale évoquée dans les Oracles Chaldaïques et les textes annexes.
Le livre est complété par des illustrations sur les diverses représentations d'Hécate.
Jetons un regard aux nombreuses contributions de cet ouvrage.

Commençons avec Hécate Magique de J.E. Lowe, extrait de « Magic in Greek and Latin litterature » (Oxford 1929), ch. Deities Ivoked by Magicians (i) Hekate. La contribution de Lowe est un bon travail récapitulatif sur l'image d'Hécate parmi les magiciens, à travers lequel le lecteur peut aller plus loin si il le souhaite avec des références à Hécate dans les papyri magiques grecs et dans l'index de « La Magie dans la poésie latine » (Paris 1976 ) de A.M. Tupet.
L'apport de Lowe est suivi du Culte d'Hécate et Hécate dans l'Art provenant de « The Cults of the Greek States » (Oxford 1896) de L.R. Farnell, vol II : chap XVI Hekate, et chap XIX Hekate : Representations in Art. L'étude de Farnell de la religion grecque est une pierre angulaire dans le domaine, dont les apports dans cet ouvrage font partis des meilleures premières études sur la déesse en anglais.
Vient ensuite Le Souper d'Hécate de K.F. Smith, une réimpression d'un article pareillement titré dans le second volume de l'encyclopédie monumentale et toujours valable de James Hastings : Encyclopedia of Religion and Ethics (Edinburgh 1937). Le Souper d'Hécate traite des offrandes mensuelles placées aux croisements pour apaiser Hécate et ses hôtes. Une récente discussion à ce sujet à fait l'objet d'un article de S.I. Johnston : Crossroads dans le Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, volume 88, pp 217-224 (Bonn 1991).
L'article de Smith sur le souper d'Hécate nous mène naturellement au sujet suivant que j'ai intitulé La Horde d'Hécate. La première partie porte sur Hécate et les spectres hécatéens : Gorgyre, Gorgo, Mormolyke, Mormo, Baubo, Gello, Empousa, etc. La seconde partie s'intéresse aux Hôtes d'Hécate. Ces deux sujets proviennent d'une traduction anglaise de la célèbre étude d' Erwin Rhode sur l'âme de la religion grecque ancienne : Psyche : The Cult of Souls and Beliefs in Immortality among the Greeks (London 1925), pp 590-595.
La section suivante est une sélection des quatre plus importants hymnes anciens à Hécate que j'ai nouvellement traduit pour cet ouvrage. Le premier des hymnes fut écrit par Proclus ( - V siècle ) qui fut un des derniers grands philosophes païens et chefs religieux. Le second hymne est orphique ( - I - -III s ? ) hérité du peu de littérature liturgique païenne non magique parvenue jusqu'à nous.
Le troisième hymne est un fragment issu de la pièce de Sophocle datant du V siècle. Et le dernier hymne provient des Papyri Magiques Grecs. Antérieur au – IV siècle, il souligne l'imagerie puissante autour d'Hécate dans ces textes, autant que les comparaisons intéressantes données relatives au symbolisme qui lui attribuait dans sa dernière période chaldaïque.
Je pense ne pas faire erreur en déclarant qu'il n'a pas eu de parution précédente concernant les traductions des hymnes de Proclus et Sophocle. Le lecteur voudra probablement comparer notre sélection à l'hymne d'Hésiode, traduit par Lowe, pp 13-14.
S'ensuit la partie principale de ce livre, Hécate chaldaïque, qui est dédié à l'exploration du symbolisme lié à Hécate durant la troisième et dernière période que nous avons abordée précédemment.

Ce livre est complété par une série d'illustrations d'assiettes, dont la plupart ont été dessinées par L. Petersen, « Die dreigestatltige Hekate », parties 1 et 2 dans Archäologisch-epigraphische Mittheilungen aus Osterreich-Ungarn, vol IV (1880) et V (1881). Les dessins 10 et 11 ont été exécutés par Laura Knobloch pour cet ouvrage.


Il reste une chose à dire sur la série Studies in Ancient Pagan and Christian Religion and Philosophy dont le présent est le premier volume. J'espère présenter ici un ensemble de matériaux réimprimés ainsi que des inédits. Se concentrant sur l'aspect religieux du paganisme tardif et en lien avec le christianisme primitif car il semble que ce domaine a été peu exploré et compris.

Il est temps, à ce point de l'introduction, ou préface ou que sais-je , d'amener une note plus humaine et aimable, afin de détourner la suspicion (probablement justifiée) que la somme de ce travail est celui d'un vieil auteur pédant sans humour. C'est une coutume à laquelle je me plie, et par là-même j'aimerai remercier ma chère épouse Laura pour son soutien affectueux et son amour, sans laquelle le monde serait plus triste et plus gris.
De façon moindre, mais non pas insignifiante, je remercie Basil le chat qui a réchauffé mes genoux, lors de ses méditations poilues, durant mes longues heures de labeur sur l'ordinateur.

Stephen Ronan
Hastings, septembre 1992.

jeudi 10 juillet 2014

Le culte de Bendis de Petra Janouchova

Le culte de Bendis à Athènes et en Thrace
De Petra Janouchova

Traduction par Serpentine



La déesse thrace Bendis a été honorée dans l' Athènes classique au point que son culte devint très populaire aux Vème et IV ème siècles av. JC.
Cet article explore les relevés historiographiques et archéologiques disponibles sur l'existence de ce culte étranger dans la cité grecque, et le compare au relevés en pays thrace.
Ces relevés se limitent à une source grecque, ainsi une combinaison de preuves archéologiques et iconographiques a dû être réalisée dans le cas de la Thrace.
Le but de cet article est de déterminer et de débattre de l'uniformité ou des potentielles divergences dans la représentation de Bendis, aussi bien dans un nouveau contexte que sur sa terre natale.
Les relations entre Bendis et sa contrepartie grecque n'ont pas été écartées.

La déesse Bendis est habituellement perçue comme une proto-divinité thrace typique dont le culte fut mis en avant à Athènes durant le V ème siècle. L'image donnée par les auteurs grecs est une des plus complètes et cohérentes représentations concernant les divinités thraces.
D'autre part, les sources du pays d'origine de Bendis sont inexistantes ou confuses. Le fait est que nous n'avons aucune source littéraire thrace, ce qui amplifie les divergences d'interprétation des preuves archéologiques et épigraphiques qui manquent d'uniformité dans cette étude sur la complexité de Bendis.
Cet article présente l'image dichotomique de Bendis, telle qu'elle est perçue à la fois à Athènes et en Thrace. Il tentera de rendre un portrait cohérent afin de comprendre la nature de cette déesse thrace.

Bendis en Attique

En premier lier, j'explorerai la représentation du culte de Bendis dans le monde grec, plus particulièrement à Athènes.
Le culte de Bendis de Thrace est mentionnée dans la première moitié du VI ème siècle par Hipponax. Elle est comparée à Kybele. Une autre occurrence dans la pièce de Cratinos, Les Femmes thraces, et dans celle d'Aristophane, Les Femmes de Lemnos, laissent supposer que Bendis était déjà bien connue des athéniens dès la seconde moitié du V ème siècle.
Une des plus importantes mentions provient du philosophe Platon rapportant l'existence d'un culte à la fin du V ème siècle. Dans la République de Platon, Socrate raconte une aventure de la nuit précédente durant laquelle il alla prier avec son ami Glaucon au Pirée, et qu'il vit la procession du festival de Bendideia au port. Ils rencontrèrent incidemment Solermantus et Polemarchus qui expliquent à Socrate la course de chevaux à la torche et la célébration qui durera toute la nuit.
Il est ensuite convaincu de rester pour la course de chevaux. Quand Socrate évoque la procession, il mentionne son désir de voir de quelle façon elle est réalisée cette inauguration au Bendideia.
En accord avec la datation épigraphique, nous savons que l'introduction du culte de Bendis se situe aux alentours de 429/430, ce qui la rapproche de l'alliance établie entre les athéniens et le roi thrace Sitalkes.
Les athéniens souhaitaient conquérir Chalcis et les pays frontaliers à la Thrace, en se débarrassant éventuellement du macédonien Perdicas et des thraces, notamment le roi odysséen Sitalkes qui possédait une armée entraînée de soldats et de cavaliers.
Pour gagner les faveurs de Sitalkes, Athènes garantit la proxenia à Nymphodoros d' Abdère qui avait épousé la sœur du roi odysséen. Nymphodoros aida à conclure l'alliance entre Sitalkes et Athènes, et comme garantie de cet accord la citoyenneté athénienne fut accordée au fils de Sitalkes, Sadokos.
Il semble possible qu'en accord avec ce partenariat, le culte de Bendis fut introduit à Athènes pour renforcer le lien récemment établie.
Le fait d'introduire une divinité étrangère et les incorporations subséquentes au sein de la religion étatique fut sans précédant, et peut avoir même suscité des bouleversements dans les groupes religieux d'Athènes.
La raison d'un tel changement de la religion athénienne n'était pas motivée cependant par la religion mais par la politique. Comme mentionné plus haut, cette acte ne fut qu'une concession diplomatique afin de s'attirer les faveurs et ressources du roi thrace.
La Thrace était connue pour sa position stratégique et Athènes avant tenté à plusieurs reprises de prendre le contrôle des pays thraces dès le VI ème siècle. L'alliance avec Sitalkes fut l'une de ces tentatives.
La date ante quem de l'introduction de Bendis est déterminée par une inscription ( IE/383 en date de 429 av JC ) mentionnant la trésorerie liée au culte de Bendis, suggérant que ce dernier était déjà établi à cette date.
En 404, nous avons la certitude de l'existence d'un sanctuaire dédié à Bendis au Pirée (XEN, hell, 2, 4, 11 .) localisé dans la partie orientale du port, à proximité du temple d'Artémis Mounychia.
Nous savons par d'autres sources épigraphiques que les thraces reçurent un terrain pour y ériger un temple à leurs dieux au sein d'Athènes, comme le demanda l'oracle de Dodone.
L'organisation de cet événement fut à la charge de deux groupes religieux (orgones) qui avaient également le pouvoir de commander des inscriptions (eg / G II 1283 ) : une de la part des athéniens, une autre de celle des thraces, probablement métèques.
Les thraces furent autorisés à honorer Bendis selon les coutumes de leur pays et selon la loi d'Athènes. Le festival était célébré les 19 et 20 du mois de thargelion, avec comme événement principal le jour de la procession (pompe) qui débutait au prytané pour finir au sanctuaire sis au port. La course aux torches du soir et la célébration nocturne étaient suivis d'un sacrifice dans le sanctuaire.
L'inscription IG II 1283 confirme également l'incorporation de ce festival dans le système religieux athénien. Plusieurs dispositions officielles existaient afin de financer la célébration. La date de cet acte était probablement plus tardive que l'introduction du culte lui-même, et une des dates possibles pourrait être 413, comme évoqué précédemment.
Le sanctuaire du Pirée ne fut pas le seul de l'Attique. Un petit sanctuaire privé a peut-être été localisé à Laurion et aurait été en fonction à la fin du IV ème siècle. Plusieurs statues votives et une inscription au pied de l'une d'elles (SEG 39, 210 à 300) furent découvertes dans des mines d'argent où des thraces travaillèrent.
Un autre culte actif fut confirmé par des inscriptions sur l'île de Salamine (IG II 1317 b ; SEG 2, 9 ; 2, 10 ; 44, 60, milieu du IV ème siècle ), sous la forme de décrets publiés par un corps organisateur (thiase) composé de non-citoyens aux origines et affiliations inconnues.

Iconographie de Bendis et son association à Artémis

Peu d'ex-voto représentant Bendis furent trouvés dans les sanctuaires susmentionnés. Elle fut également représentée sur la vaisselle en Attique parmi d'autres divinités, comme sur une coupe datant de 430 environ ou encore sur un skyphos de la fin du V ème siècle.
Sur une représentation retrouvée en Attique, Bendis apparaît vêtue d'un chiton court avec une ceinture et un manteau (zeira ), une cape en fourrure de renard (alopkeis) et des bottes. Souvent brandissant deux lances ou d'autres armes, elle semble prête pour la chasse.


La représentation avec la double lance est particulièrement importante car les sources littéraires dépeignent Bendis comme dilonkhos (avec deux lances). Quelquefois elle brandit une patera dans sa main, ou d'autres récipients destinés à recueillir le sang des taureaux sacrifiés. Ainsi par ses caractéristiques, elle a été fréquemment identifiée à la déesse de la chasse Artémis.
En plusieurs occasions, elle est aussi associée au héros guérisseur, Deloptes, trouvé non loin d'elle sur des reliefs ( tel celui du Carlsberg Glypotek, Copenhague, IN 462, 329 – 328 av JC où Bendis reconnaît deux serviteurs du temple pour leur piété. ) montrant une procession d’athlètes nus (probablement les vainqueurs de la course aux torches) du festival Bendideia.


Bendis y est représentée telle Artémis avec tous les attributs de la chasseresse.
La ressemblance frappante entre Bendis et Artémis était bien connue durant l'Antiquité. Mais pour découvrir la nature de cette ressemblance, il est essentiel de comparer maintenant Bendis à Artémis Mounychia, particulièrement par le biais de leurs sanctuaires dont la proximité sur le port est loin d'être accidentelle.



Dans la littérature classique et les traditions tardives, Artémis était dépeinte comme une chasseresse, une sauvage et indomptable divinité de la nature, une jeune vierge. Artémis Mounychia, cependant, différait de cette image classique. Les caractéristiques de cette Artémis particulière étaient en fait plus semblables que celles de la déesse lunaire Hécate et de son culte.
Dans la tradition classique, le jour dédié à Artémis était le 6 ème du mois, toutefois le festival de Mounychia avait lieu le 16 ème jour du mois de Mounychion. Lors de la pleine lune qui est aussi un élément du culte à Hécate.
Durant la procession de Mounychia, des gâteaux ronds décorés de petites torches étaient offerts à la déesse, une correspondance directe avec la course aux torches du culte de Bendis. Un autre fait au sujet des croyances pré-classiques est que le sanctuaire d'Artémis Mounychia a toujours été lié au culte d'Artémis Brauronienne, honorée par de jeunes athéniennes non mariées qui se déguisaient en ourses.
Il est dit que l'ourse est le seul élément originel ayant perduré du culte artémision dont les origines remonteraient au néolithique, une période plus proche de la nature, de la vie sauvage, de la protection de la vie et des pouvoirs de guérison. Les filles de Mounychia rendaient leur culte de la même façon que celles de Brauron, et ce fait nous est suggéré comme étant la pratique la plus ancienne dans le culte rendu au Pirée, probablement avant les guerres perses.
C'est dans ce contexte de proximité avec le culte d'Artémis Mounychia que nous commençons à comparer puis reconstituer les caractéristiques que le culte de Bendis put avoir à Athènes.
En étudiant les sources, il apparaît qu'Artémis Mounychia était alors une divinité protectrice connectant les femmes au cycle lunaire, représentant le mariage et la fertilité ainsi que la protection de l'homme et de la nature.

La proximité physique des temples de Bendis et d'Artémis Mounychia, ainsi que les similarités des activités tenues lors des festivals (comme la torche en relation avec le cycle lunaire) suggère un lien sur l'orientation de ces cultes, s'agissant là d'une considération essentielle pour toutes les explorations sur le culte de Benddis dans un contexte étranger.
Bendis, avec ses trois sanctuaires et sa célébration annuelle, devint alors l'une des divinités étrangères les plus populaires en Attique durant la période classique bien que son introduction est liée aux affaires étrangères et diplomatiques en Méditerranée plutôt qu'à une volonté athénienne d'accepter une divinité thrace peu connue dans le système religieux étatique.
Son culte était très populaire comme en atteste la célébration de Bendideia au Piré, un festival décrit par Platon même.
La dernière référence à ce culte date du III ème siècle puis il semble disparaître pour des raisons inconnues. Nous sommes très bien renseignés sur l'organisation du festival de Bendideia par des sources grecques variées, cependant la nature du culte et sa relation à Artémis demeure un puzzle qui ne sera peut-être jamais complété. Par des preuves à la fois directes et indirectes, il apparaît que Bendis était souvent associée à Artémis pour leurs caractéristiques communes. La période précédant la période dite classique, Artémis est connue non seulement comme chasseresse et en tant que jeune femme assoiffée de sang mais aussi comme déesse de la nature et protectrice de cette dernière. Elle était originellement une déesse terre associée à la vie sauvage et à la naissance, ainsi que dans le culte d'Artémis Mounychia. Par l'influence contextuelle, son image évolua vers celle d'une sauvage chasseresse dont le sacrifice humain dans le culte joua un rôle malgré la nature différente du culte originel.

En conséquence, sur la base des preuves et des similarités entre les cultes d'Artémis et de Bendis, nous pouvons penser que Bendis fut perçue par les Athéniens comme une divinité protectrice proche de la nature et des cycles féminins.

Bendis en Thrace

Comme il a été mentionné précédemment, il est nécessaire de prendre en compte l'athénocentrisme des textes historiques décrivant le culte de Bendis. Aucune source littéraire thracienne ne nous est parvenue, ainsi la seule perspective historique que la Thrace est grecque.
Hérodote évoque brièvement les thraces au début de son cinquième livre ( 5.3 – 5.10 ) où il décrit la religion thrace en deux phrases à peine. Il déclare que les thraces ne croient en aucun dieu à l'exception de Dionysos, Arès et Artémis. Les nobles honorent également leur ancêtre, Hermès.
Bendis n'est pas mentionnée une seule fois bien que les érudits soutiennent uniformément qu'Hérodote, dans ce passage, décrivait Bendis qui était souvent identifiée à Artémis.
La raison possible pour laquelle Hérodote choisit de décrire la déesse comme étant Artémis à la place de Bendis était dû à son lectorat largement grec pour lequel il était plus aisé d'envisager une représentation d'Artémis plutôt que celle d'une déesse thrace inconnue.
La preuve de l'existence d'un culte de Bendis n'est attesté nul part en Thrace. Titus Livius mentionne un temple dédié à Bendis (Liv. 38.41.1) mais aucunement si le culte était actif durant la période romaine. Jusqu'à ce que ce temple soit découvert, nous savons seulement de façon approximative qu'il est sis non loin de la rivière Hébrus (Maritsa ) dans les environs de Cypsela.
Aucun autre lieu de culte ou sanctuaire en Thrace lié à Bendis n'est connu actuellement. Les temples dédiés aux divinités hellènes identifiées à Bendis seront signalés à la suite.
Les documents épigraphiques survivant provenant de Thrace ne confirment pas également un culte de Bendis. Aucune dédicace à la déesse n'a été mis à jour, et la seule preuve tient en quelques exemples tirés du nom Bendis, sans être jamais adressés à la déesse dans un contexte religieux.
Dans la région égéenne, des noms propres dérivés étaient en usage tel que Bendidoros, Bendidora, Bendipharés, Bendizeta, Debabenzis et d'autres encore. Géographiquement, la répétition de ces noms est limitée aux régions voisines de l'Attique et de la Thrace telles que l' Eubée, la Macédonie, Thasos, Aimos, en Maronée, Byzance et les régions du nord de l'Asie Mineure.
Ces monuments épigraphiques sont habituellement datés des périodes hellénistique et tardives, mais rien ne peut être dit sur l'existence d'un culte durant la période classique.
Les onomasties du nom peuvent laisser supposer de façon indirecte de l'existence d'un culte. La seule trace épigraphique révélant une possibilité d'un culte vient de Samothrace, une île souvent associée aux colons thraciens.
Récemment publié, un graffiti donne une piste, dans le cadre d'une restauration, d'une possible dédicace à Bendis démontrant ainsi l'existence d'un sanctuaire sur Samothrace. Comme le nom de la dédicace est une supposition d'une restaurateur et qu'il s'agit de la seule occurrence présente sur l'île, l'existence dudit sanctuaire reste encore à prouver par des recherches approfondies ultérieures. Cela ne peut donc être pris comme un fait irréfutable.

Iconographie de la Bendis thrace

Le fait que le culte de Bendis n'est pas mentionné dans la culture écrite ne signifie pas qu'aucune matériel n'apporte aucune lumière sur la présence de la déesse en Thrace. Malheureusement la seule iconographie connue provient de l'Attique et non de Thrace.
D'un autre côté, nous avons plusieurs monuments épigraphiques thraces arborant un relief de divinité féminine habituellement identifiée comme Artémis, Artémis Basileia et quelquefois comme Bendis la Grande Mère.
Aucune de ces œuvres cependant ne mentionnent spécifiquement Bendis. La seule preuve de sa présence tient dans les ressemblances figuratives basées sur l'iconographie en Attique.

Sur la base de l'étude de ces reliefs, nous pouvons dégager deux catégories iconographiques.
La première est celle d'Artémis-Bendis hellénisée. Cette figuration provient des périodes post-hellénistiques où elle est toujours associée à la déesse grecque de la chasse Artémis.
Les reliefs d'Artémis-Bendis apparaissent sur des tablettes votives du sud-ouest de la Bulgarie, de la vallée de Struma et les rivières Vartar et Mest, l'ouest de Rhodopes et les environs de Philoppopolis, datant le plus souvent du II ème et III ème siècles. La déesse est iconographiquement similaire aux reliefs connus d'Artémis dans le monde grec. Elle est représentée vêtue d'une robe courte, de bottes hautes et d'une cape de fourrure. Souvent armée d'une lance ou d'un arc, accompagnée de chiens ou de daims.
Le contenu des inscriptions la décrivent comme une divinité protectrice des enfants, kourotrophos, et les monuments arborent souvent des dédicaces par des cavaliers thraces.

Le second type iconographique est celui de Bendis la Grande Mère. Cette représentation pourrait remonter à une période pré-grecque dont la tradition a survécu jusqu'à la période romaine. Depuis lors nous n'avons aucune écrit ou trace épigraphique sur cette divinité demeurant anonyme (La Grande Mère). Toutefois d'autres divinités sont connues pour leurs ressemblances iconographiques avec la Grande Mère (Potnia Theron, ou Mère Nature ou la Kybele phrygienne.
Cette déesse est proche du culte de la fertilité, des unions et des accouchements, ainsi que de la protection des animaux, de la végétation et de la Nature en général.
Ces caractéristiques sont identiques à celle d'Artémis en période archaïque et de l'Artémis Basileia décrite par Hérodote dans le culte de fertilité rendu par les jeunes filles thraces et péoniennes.
Suivant le type iconographique, la divinité féminine est occasionnellement représentée avec des attributs rattachés au culte de la fertilité, tels que des pommes de pins et des épis de blé.
Sous l'influence orientale, Bendis était souvent identifiée à des divinités nocturnes : Cottyto, Cybèle et Hécate. Ces divinités étaient souvent associées au cycle de vue et à la fertilité des femmes. Egalement réputées pour les danses orgiaques nocturnes et leurs célébrations. Ces déesses étaient connues pour leurs liens avec la magie noire/sombre et au monde souterrain.
Sur l'île de Lemnos, les adorateurs de la Grande Déesse (Aristophane, Les Femmes de Lemnos, frg 368) pratiquent la magie noire/sombre accompagnée de sacrifices humains.
Le lien entre la Grande Déesse de Lemnos et Bendis est traditionnellement accepté. Il est souligné par une représentation de la chasseresse sur un fragment de poterie de Lemnos datant de la période archaïque. Comme dans le cas de la Grande Déesse des sanctuaires sont souvent dédiés à d'autres divinités féminines présentant des caractéristiques semblables tout comme dans le culte de Bendis en Thrace.
Ces sites sont sis aux frontières de la Thrace dans des secteurs où des ethnies grecques et thraces cohabitèrent. A Oisyme et Neapolis, au VI ème , un petit sanctuaire est dédié à Parthenos, habituellement identifiée à Athéna ou Artémis.
La situation est identique dans le cas d'Artémis Phosphoros à Odessos. Ce qui est accrédité par une dédicace à Phosphoros (IG Bulg I2 88, 2, II ème – I er siècles). La présence de Phosphoros est aussi avérée à Byzance où Bendis est couramment identifiée à la fois à Artémis et Hécate.
D'autre part à Abdère, Bendis est seulement associée à Hécate. La raison de ces associations est que les cultes de Phosphoros et Hécate sont éclairés par des torches lors des célébrations nocturnes, tout comme dans celle de Bendis à Athènes. Phosphoros, signifiant « porteuse de torche » ou « dispensatrice de lumière », est accordé à Artémis, Hécate et Eos.
En terre thrace, le culte de Phosphoros fut attesté à Kabyle, l'une des cités royales hellènes du III ème Siècle par l'inscription SEG-42 : 6661, 300-320 av JC. Malheureusement la localisation du sanctuaire de Phosphoros demeure inconnue bien que la typologie iconographique soit bien connue des monnayeurs de Kabyle. La divinité féminine apparaît tenant une patera et des torches allumées qui deviennent l'un des symboles de la cité durant l'Antiquité.


Les pièces de monnaie frappées par les dirigeants de Kabyle adaptent cette iconographie. Bien que le culte de Phosphoros soit couramment identifié à celui d'Artémis, quelques uns des ces attributs relèvent aussi à celui de Bendis. En particulier la torche longue ressemblant à une lance, le chiton court et la patera tenue dans une main.


Conclusion


Le caractère et le développement du culte de Bendis en Attique est prouvée tant par des sources littéraires qu'archéologiques. Elles présentent Bendis comme un équivalent thrace d' Artémis, divinité de la nature sauvage et protectrice de la vie. Leurs iconographies sont similaires.
L'iconographie de Bendis semble dériver de celle d'Artémis, avec, cependant, quelques spécificités telles que l'habillement phrygien et la double lance.
Le culte de Bendis devint très populaire en Attique au IV ème et III ème siècles av. JC et s'étendit aux régions voisines. Le festival annuel de Bendideia devint partie intégrante de la religion officielle à Athènes au V ème siècle. Le caractère de cette célébration suggère une proximité avec Artémis Mounychia, dont le sanctuaire est sis non loin de celui de Bendis au Pirée.
Notre compréhension de Bendis à Athènes est aussi complète que celle sur les autres divinités grecques de la période classique, avec beaucoup de représentations dans la littérature grecque et autant de preuves matérielles. Cela suggère un culte communément accepté par les autochtones en dépit de son origine étrangère.
Cependant la situation en Thrace apparaît un peu plus complexe. Bendis était connue dans le monde grec comme une divinité thrace. Une de celles qui pourrait générer dans son pays d'origine de nombreuses preuves sur son culte et sur elle-même. Toutefois nous n'avons aucune preuve directe de la présence de Bendis en Thrace. L'unique information provient des frontières du pays et, plus tard, dans les contextes helléniste et romain. Les preuves archéologiques et épigraphiques présentent souvent une image incomplète de cette divinité. Dans plusieurs contextes, cette dernière est influencée et identifiée à Artémis, Hécate, la Grande Déesse, Phosphoros et d'autres encore.
L'équivalent le plus proche iconographiquement est la déesse grecque Artémis. La majorité des preuves iconographiques cependant provient de la période romaine, très religieuse et syncrétique.

En conclusion, notre compréhension du culte et de l'image de Bendis en Thrace est problématique car elle repose à l'évidence par rapport à son foyer originel sur une distance spatio-temporelle. Nous savons que Bendis fut adorée à Athènes sans qu'il n'y ait aucune preuve qu'elle le fut en Thrace au V ème siècle.

Source

mardi 8 juillet 2014

Hécate par Joy Reichard, traduction par Serpentine



Préface
Etes-vous prête ?

Vous aimeriez :
  • Travailler avec votre subconscient, votre côté sombre ?
  • Abattre les illusions grâce au véritable pouvoir ?
  • Être guidée afin de traverser des heures sombres ?
  • Transformer votre vie ?

Prête ?
Pourquoi Hécate ?

Si vous avez répondu oui à l'une des précédentes questions, alors un monde de possibilités s'offre à vous.
J'ai écrit ce ebook afin de vous donner des outils pour vous initier à l'archétype d'Hécate, déesse du monde souterrain, de la magie et de la transformation.

Appréciez la brève histoire d'Hécate ainsi que les affirmations suivantes et les images comme support pour méditer afin de bénéficier de son énergie de transformation (N.T. : le document original contient des images de la déesse).

Le mythe
Son histoire

Hécate au triple visage est l'une des plus anciennes représentations de la mythologie préhellénique.
Sa nature et ses rôles ont beaucoup évolué et sont parfois devenus contradictoires.
Hécate a été honorée en tant que Grande Mère aussi bien qu'en tant que Crone.
Elle a été liée à la Lune et elle est gardienne des carrefours.
Il est dit également qu'elle préside à la magie, aux rituels, aux visions prophétiques aux naissances, à la mort, au monde souterrain et aux secrets de régénération.
Au cours du Moyen-Age, Hécate fut associée à la magie noire, représentée en vieille et laide femme Reine des Sorcières menant les rites sataniques.

Hécate est la Grande Triple Déesse, Hékaté Triformis (vierge, mère, ancienne).
Un pilier sculpté présentant les trois aspects d'Hécate est nommé Hécatérion. Ses bras tiennent une torche, une clef, une corde et une dague.
La clef ouvre les mystères du monde souterrain empli de profondes connaissances, de visions et du principe de renaissance.
La corde peut être considérée comme un cordon ombilical symbolique soulignant le rôle d'Hécate dans la renaissance des âmes.
La dague, un symbole permettant de rompre avec les illusions pour accéder aux véritables connaissances, au véritable pouvoir.
En tant que Gardienne des carrefours, Hécate était souvent consultée pour les décisions difficiles. En ce cas, des offrandes de nourritues lui étaient faite.

Ses dons
Déesse de transformation


En honorant Hécate, vous la sollicitez en tant que Sage et Ancienne, Gardienne des carrefours offrant sagesse et ses conseils en tant que guide, Reine du monde souterrain offrant renouveau et régénération, Porteuse de Lumière étant la Gardienne des âmes et la Gardienne de l'inconscient veillant aux passages de la naissance, de la mort et de la transformation.
Etes-vous prête ?

S'ouvrir à Son énergie
Méditation

Détendez-vous. Choisissez une image d'Hécate qui vous appelle et fixez-la.
Sentez sa divine énergie de lâcher-prise et de transformation vous purifier.
Quand vous serez prête, choisissez une ou plusieurs affirmations du prochain point.
Vous pouvez chanter chacune de ces affirmations comme un mantra durant la méditation. Ou bien encore les écrire sur un papier chaque jour qu'il sera nécessaire.


Sentir son pouvoir
Affirmations

J'ai confiance en ma sagesse intérieure.
J'ai confiance en moi pour prendre les bonnes décisions .
Je fais face à mes peurs.
J'accepte mes erreurs et apprends d'elles.
Je fais courageusement face à la vérité car la vérité libère.
J'embrasse le changement avec courage et créativité.
J'ai le pouvoir de changer.
J'accède facilement à mon intuition.
J'honore et exprime toutes les facettes de mon être.
Je lâche prise et transforme ce qui est inutile.

L'étape suivante
Visualisations guidées


Un voyage dans une forêt éclairée par la pleine lune. Un chaudron bouillonne et des Enfants d'Hécate attendent.
Vous êtes rejoints par la Déesse Hécate qui dirige alors le rituel de lâcher-prise et vous permets de grandir à nouveau.

Téléchargez cette visualisation guidée ou demandez le CD à : celebratedivinefeminin.com

Source

lundi 10 février 2014

Kelliana - I walk with the Goddess



Kelliana - Je marche avec la Déesse
Refrain ( x 2) :   Je marche avec la Déesse
                         La Déesse marche avec moi 



Couplet :    Elle est les nuages dans le grand ciel bleu
                 Elle est la terre portant mes pas
                 Elle l'océan et la pluie ruisselante
                 Elle est la lumière sur mon chemin

Refrain ( x 4 )
Couplet 

Refrain ( x 4)
Couplet
Refrain (x 4)
Couplet
Refrain ( x2 )