dimanche 17 novembre 2019

Dissolution de Coven


De Phoenix LeFae, Patheos
Traduction et adaptation de Delphine Serpentine

La perte d’un coven peut causer autant de tourments que celle d’un partenaire ou d’un être aimé. La plupart des vœux de coven demandent à garder secrète l’identité des membres, ce qui rend difficile le fait de s’ouvrir à des personnes de l’extérieur lorsque la crise survient.
Les covens font vœu ensemble, pratiquent la magie ensemble, se font des promesses, et la perte de ce soutien peut impacter sur une communauté plus large.
Les dynamiques d’un coven sont déjà compliquées. Dans un coven, nous en savons beaucoup les uns sur les autres : le bon, le mauvais et le vilain. Mais cela n’importe pas lorsque nous n’avons aucun problème, ou tension, ou méchanceté les uns avec les autres. Dans un coven sain, la plupart des problèmes peuvent être résolus, même en cas de ressentiment et de colère.
Toutefois, tous les covens ne sont pas sains, et il est certain qu’aucun coven n’est sain en permanence. Il arrive que des problèmes soient irréparables et c’est difficile.
Les communautés sorcières et païennes sont petites. Une dissolution de coven ne signifie pas que vous ne verrez plus jamais ces personnes de nouveau. La probabilité est plutôt contraire. Si votre coven s’est séparé à l’amiable, il n’y a pas de problème, mais si cela fut explosif ou douloureux, il sera difficile de retourner dans une communauté plus grande ou à des rituels publiques avec ces personnes.
Tout comme dans une rupture sentimentale, une dissolution de coven peut se faire avec aisance et grâce. Il est possible de dissoudre le groupe avec beauté et intention.
Cela peut être réalisée avec un rituel et la bénédiction de vos Dieux. Mais, tout comme une rupture sentimentale, cela peut se produire telle une implosion bordélique, douloureuse avec des ramifications que d’aucun ne peut comprendre sur le moment.

J’ai vécu quelques dissolutions de covens. Pour la plupart, elles furent lentes. Des agendas chargés, des obligations familiales et les petites choses de la vie appelant les gens ailleurs. Ça arrive. J’ai connu aussi la douleur dûe à la trahison d’un covenant et les retombées d’une lutte rapprochée. C’est dur, ça fait mal et la douleur engendrée arrive par vague, comme c’est le cas dans toutes les autres formes de deuil.
La complication provient du fait de devoir être capable de vivre et de gérer ses émotions sans trahir ni serment ou secret ou ni promesse. (Je ne parle pas dans le cadre d’abus, ce qui est une toute autre conversation. Dans ces cas-là, tous les engagements sont caducs.) Vous avez besoin de pouvoir faire votre deuil, et cela peut être difficile car les personnes que vous pleurez peuvent avoir été celles qui vous en préservaient par le passé. La perte d’un coven, la dissolution d’un groupe peut vous laisser l’impression d’être isolé et seul.
Croyez ceci : vous n’est pas seul. Quiconque a fait partie d’un groupe  a assisté à la dissolution d’un groupe. Cela prend du temps. Et de la vulnérabilité.
Vous aurez peut-être à prendre part à des conversations difficiles, vous aurez peut-être à entendre des choses pénibles, vous aurez peut-être à faire face à la façon avec laquelle vous avez blessé les autres ou à exprimer comment les autres vous ont blessé.
Il n’y a pas de solution magique. Il n’y pas de réponse toute faite sur la façon de surmonter cela. Je l’aimerais. Tout comme les ruptures amoureuses, cela prend du temps. Et le temps guérit toutes les blessures.