lundi 11 mai 2020

Les Voix dans les Pierres : Les Divinités Celtiques de l’Ancienne Europe

de Síthearan NicLeòid, Paths Blogs
Traduction et adaptation de Delphine Serpentine

La pierre et le linteau richement gravés à Newgrange sont les puissants symboles de la capacité humaine à marquer, mesurer et sanctifier le temps, telle la survenue du Solstice d’Hiver. Cependant ces images évocatrices précèdent les Celtes de quelques centaines d’années, et, comme les dolmens et autres cercles de pierres associés aux « celtes » ou « druides », elles ne font pas parties de la culture celte native. Certaines légendes celtiques se sont attachées à quelques-uns de ces sites, construits plusieurs siècles auparavant mais, sans nul doute, avec des intentions différentes !
Toutefois, à ce jour, des pierres anciennes peuvent nous « parler » des croyances et des pratiques des premiers peuples celtes. Ce ne sont pas des pierres « natives », mais leur contenu détient quelques informations « codées » sur les anciens Celtes. Je me réfère aux inscriptions de la période celto-romaine dans de nombreuses régions européennes, y compris le continent et la Bretagne.

Les auteurs classiques notèrent que les Celtes n’avaient pas mis par écrit leurs connaissances, ni réalisé d’images réalistes de leurs dieux, comme les grecs ou les romains. En fait, lorsque les celtes mirent à sac Delphes et qu’ils virent les statues des dieux, il est dit qu’ils rirent de ce peuple qui pensait que les dieux furent semblables aux hommes. De fait, avant le contact des celtes avec la culture grecque et/ou romaine, il existait très peu d’images anthropomorphistes des dieux.
Avec le temps, toutefois, dans certaines régions, comme la Gaule, le Rhin et la Bretagne Sud, les inscriptions sur les pierres se référant aux dieux celtiques ou aux divinités hybrides celto-romaines, commencèrent à voir le jour. Et parce qu’elles furent faites de pierre, elles durèrent, ayant pour résultat notre bonne fortune, celle d’avoir des noms et quelques attributs de ces dieux et déesses celtes. Ces divinités étaient vénérées sur un vaste territoire, de l’Europe Central  jusqu’à, ce qui est aujourd’hui la France, la Belgique, l’Espagne, le Portugal et des secteurs de la Bretagne (Grande-Bretagne).

Dans de nombreux cas, les romains n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour comprendre les dieux étrangers, sauf pour le peu d’entre eux dont il y avait un intérêt dans la vénération ! Ils étaient remarquablement tolérants au sujet des autres dieux et religions, excepté lorsque cela défiait leur autorité. Ils étaient connus pour ce qu’ils avaient initié et nommé l’Interpretatio Romana, la pratique de relever les attributs primaires de toutes divinités étrangères et de les assimiler au dieu ou à la déesse de la culture romaine qui apparaissait le plus semblable. C’est ainsi que dans certains cas, le niveau de strates culturelles pour aider à la compréhension d’un dieu celte recèle quelques pièges. Mais le plus souvent l’utilisation d’images ou de symbolisme romains nous a offert un aperçu des dieux celtes.

Par ces pierres âgées d’environ deux mille ans, nous connaissons à peu près quatre cents dieux celtes. Bien sûr, certains de ces noms sont des titres ou des épithètes, ce qui fait que le nombre de divinités est inférieur.  
Toutefois cela montre qu’il y avait des pratiques polythéistes celtes florissantes dans une grande partie de l’Europe et en Bretagne, ainsi que probablement en Irlande, par inférence.
Certaines divinités étaient locales, associés à une région définie ou à une particularité de l’environnement. La puissante tribu connue sous le nom de Brigante ont été nommé d’après la déesse Brigantia qu’ils vénéraient (et dont le nom peut ou non être associé à l’ancienne Brid ou Brigid irlandaise). Les Epidii du Sud-Ouest écossais ont pu vénérer une déesse équine ou être « totémiquement » associé au cheval. A travers l’Europe, les rivières furent associées à des déesses comme Sabrina (la Severn) , Tawa ( la Tay) et Sequana (la Seine). D’autres divinités continentales ont été révérées sur de grands territoires. 

Dans cette liste de dieux les plus panceltiques sont inclus :

-Lugos / Lugus dont le nom semble relié au dieu Irlandais Lug et la figure galloise Lleu. Il peut ou non provenir du mot-racine indo-européenne signifiant « lumière ».

-Maponus, « Fils Divin », dont le nom est relié à figure galloise de Mabon, qui pourrait lui-même être en lieu avec le dieu irlandais Oengus Mac Og, et cela en raison d’attributs similaires.

-Epona, « Divine Jument », qui fut vénérée à la fois par les celtes et les romains. Ces derniers lui attribuèrent même un jour de fête dans leur calendrier, le 18 décembre.

-Belenus/Belenos dont la racine pourrait être la même que « Beltaine », bien que ce ne soit pas certain.

D’autres divinités celtes :

Sulis, dont le nom provient du mot-racine signifiant « œil », peut-être même « L’Oeil du Ciel » en allusion à ses attributs solaires, est une déese de guérison et des sources chaudes à Bath (G-B). Les romains l’ont assimilée à Minerve.
Taranis, « le Tonnant », qui est peut-être une épithète.
Sirona, La Divine Etoile.
Nemetona, déesse du Bosquet, du Lieu Sacré.
Artio, déesse associée aux ours comme le suggère le mot-racine « art », tout comme pour les noms Arthur et Cormac Mac Art, signifiant « ours ».

A travers l’ancien monde celte, il y eût de nombreux dieux, à la fois mâle et femelle, qui eurent de nombreux attributs et furent vénérés en tant que puissantes forces. Un des plus intéressants est Cernunnos, dont le nom apparaît sur une seule inscription en France. La première lettre est manquante, mais si un « C » est ajouté il signifie « Le Cornu », et il existe de nombreuses images de divinités celtes portant des ramures de cerfs, de taureau ou de bélier. Dans certains exemples, le dieu cornu est présent dans des représentations d’abondance ou de fertilité. Une gravure le montre avec un rat sous lui, ce qui, dans l’iconographie romaine, symbolise le Monde du Dessous. Un exemple sur le fait que l’information romaine même infime peut nous aider à compléter les connaissances sur une divinité celte !

Il y a de nombreuses photographies magnifiques de ces anciennes pierres, et vous pouvez en apprendre plus sur ces fascinantes divinités dans les sources suivantes :
Pagan Celtic Britain (Anne Ross)
Celtic Myth and Religion (S. Paice MacLeod)
Celtic Goddesses (Miranda Green)
The Celts (T.G.E. Powell)


Source

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