Traduction et adaptation de Delphine Serpentine
La pierre et le linteau richement
gravés à Newgrange sont les puissants symboles de la capacité humaine à
marquer, mesurer et sanctifier le temps, telle la survenue du Solstice d’Hiver.
Cependant ces images évocatrices précèdent les Celtes de quelques centaines
d’années, et, comme les dolmens et autres cercles de pierres associés aux
« celtes » ou « druides », elles ne font pas parties de la
culture celte native. Certaines légendes celtiques se sont attachées à
quelques-uns de ces sites, construits plusieurs siècles auparavant mais, sans
nul doute, avec des intentions différentes !
Toutefois, à ce jour, des
pierres anciennes peuvent nous « parler » des croyances et des
pratiques des premiers peuples celtes. Ce ne sont pas des pierres
« natives », mais leur contenu détient quelques informations
« codées » sur les anciens Celtes. Je me réfère aux inscriptions de
la période celto-romaine dans de nombreuses régions européennes, y compris le
continent et la Bretagne.
Les auteurs classiques notèrent
que les Celtes n’avaient pas mis par écrit leurs connaissances, ni réalisé
d’images réalistes de leurs dieux, comme les grecs ou les romains. En fait,
lorsque les celtes mirent à sac Delphes et qu’ils virent les statues des dieux,
il est dit qu’ils rirent de ce peuple qui pensait que les dieux furent
semblables aux hommes. De fait, avant le contact des celtes avec la culture
grecque et/ou romaine, il existait très peu d’images anthropomorphistes des
dieux.
Avec le temps, toutefois, dans
certaines régions, comme la Gaule, le Rhin et la Bretagne Sud, les inscriptions
sur les pierres se référant aux dieux celtiques ou aux divinités hybrides
celto-romaines, commencèrent à voir le jour. Et parce qu’elles furent faites de
pierre, elles durèrent, ayant pour résultat notre bonne fortune, celle d’avoir
des noms et quelques attributs de ces dieux et déesses celtes. Ces divinités
étaient vénérées sur un vaste territoire, de l’Europe Central jusqu’à, ce qui est aujourd’hui la France, la Belgique,
l’Espagne, le Portugal et des secteurs de la Bretagne (Grande-Bretagne).
Dans de nombreux cas, les
romains n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour comprendre les dieux étrangers,
sauf pour le peu d’entre eux dont il y avait un intérêt dans la vénération !
Ils étaient remarquablement tolérants au sujet des autres dieux et religions,
excepté lorsque cela défiait leur autorité. Ils étaient connus pour ce qu’ils
avaient initié et nommé l’Interpretatio Romana, la pratique de relever les
attributs primaires de toutes divinités étrangères et de les assimiler au dieu
ou à la déesse de la culture romaine qui apparaissait le plus semblable. C’est
ainsi que dans certains cas, le niveau de strates culturelles pour aider à la
compréhension d’un dieu celte recèle quelques pièges. Mais le plus souvent l’utilisation
d’images ou de symbolisme romains nous a offert un aperçu des dieux celtes.
Par ces pierres âgées d’environ
deux mille ans, nous connaissons à peu près quatre cents dieux celtes. Bien
sûr, certains de ces noms sont des titres ou des épithètes, ce qui fait que le
nombre de divinités est inférieur.
Toutefois cela montre qu’il y
avait des pratiques polythéistes celtes florissantes dans une grande partie de
l’Europe et en Bretagne, ainsi que probablement en Irlande, par inférence.
Certaines divinités étaient
locales, associés à une région définie ou à une particularité de l’environnement.
La puissante tribu connue sous le nom de Brigante ont été nommé d’après la
déesse Brigantia qu’ils vénéraient (et dont le nom peut ou non être associé à l’ancienne
Brid ou Brigid irlandaise). Les Epidii du Sud-Ouest écossais ont pu vénérer une
déesse équine ou être « totémiquement » associé au cheval. A travers
l’Europe, les rivières furent associées à des déesses comme Sabrina (la Severn) ,
Tawa ( la Tay) et Sequana (la Seine). D’autres divinités continentales ont
été révérées sur de grands territoires.
Dans cette liste de dieux les plus panceltiques sont inclus :
Dans cette liste de dieux les plus panceltiques sont inclus :
-Lugos / Lugus dont le nom
semble relié au dieu Irlandais Lug et la figure galloise Lleu. Il peut ou non
provenir du mot-racine indo-européenne signifiant « lumière ».
-Maponus, « Fils Divin »,
dont le nom est relié à figure galloise de Mabon, qui pourrait lui-même être en
lieu avec le dieu irlandais Oengus Mac Og, et cela en raison d’attributs
similaires.
-Epona, « Divine Jument »,
qui fut vénérée à la fois par les celtes et les romains. Ces derniers lui
attribuèrent même un jour de fête dans leur calendrier, le 18 décembre.
-Belenus/Belenos dont la racine
pourrait être la même que « Beltaine », bien que ce ne soit pas
certain.
D’autres divinités celtes :
Sulis, dont le nom provient du
mot-racine signifiant « œil », peut-être même « L’Oeil du Ciel »
en allusion à ses attributs solaires, est une déese de guérison et des sources
chaudes à Bath (G-B). Les romains l’ont assimilée à Minerve.
Taranis, « le Tonnant »,
qui est peut-être une épithète.
Sirona, La Divine Etoile.
Nemetona, déesse du Bosquet, du
Lieu Sacré.
Artio, déesse associée aux ours
comme le suggère le mot-racine « art », tout comme pour les noms
Arthur et Cormac Mac Art, signifiant « ours ».
A travers l’ancien monde celte,
il y eût de nombreux dieux, à la fois mâle et femelle, qui eurent de nombreux
attributs et furent vénérés en tant que puissantes forces. Un des plus intéressants
est Cernunnos, dont le nom apparaît sur une seule inscription en France. La
première lettre est manquante, mais si un « C » est ajouté il
signifie « Le Cornu », et il existe de nombreuses images de divinités
celtes portant des ramures de cerfs, de taureau ou de bélier. Dans certains
exemples, le dieu cornu est présent dans des représentations d’abondance ou de
fertilité. Une gravure le montre avec un rat sous lui, ce qui, dans l’iconographie
romaine, symbolise le Monde du Dessous. Un exemple sur le fait que l’information
romaine même infime peut nous aider à compléter les connaissances sur une
divinité celte !
Il y a de nombreuses
photographies magnifiques de ces anciennes pierres, et vous pouvez en apprendre
plus sur ces fascinantes divinités dans les sources suivantes :
Pagan Celtic Britain (Anne Ross)
Celtic Myth and Religion (S.
Paice MacLeod)
Celtic Goddesses (Miranda Green)
The Celts (T.G.E. Powell)
Source
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