Traduction et adaptation de Serpentine
Note
introductive
Le présent essai a débuté il y a trois ans
avec le but simple, tel que je l'avais conçu au départ, de collecter
tous les fragments issues des collections standards des Oracles
Chaldéens de des Places et Majercik traitant d'Hécate, puis de les
rapprocher avec quelques notes.
Il m'est apparu par
la suite qu'une telle approche ne serait pas suffisante car les
collections standards ne présentaient qu'une partie des matériaux
significatifs, et cela laissait deviner une certaine confusion sur ce
qui était ou n'était pas significatif. Ce ne fut pas tout. Car
avec les matériaux collectés et examinés, il devint de plus en
plus clair que l'Hécate Chaldéenne et sa contrepartie gréco-romaine
n'étaient pas aussi proches que cela avait été présumé
auparavant. Il devint cependant impératif d'explorer , plus en
profondeur que cela n'avait été envisagé, tout ce qui touche aux
origines de la Déesse Chaldéenne.
Le résultat fut que cet
essai demanda plus de temps encore, et je finis dans une position
inconfortable ayant entre les mains avec un peu plus que l'esquisse
faite de fragments que j'avais imaginée, et avec un peu moins qu'un
investigation à grande échelle ne rendant pas vraiment justice au
sujet. Personne n'est plus conscient que l'auteur lui-même des
insuffisances mais la situation est atténuée par le fait que ,
inconnu pour moi jusqu'à ce que mon travail soit bien avancé, qu'un
autre livre sur L'Hécate Chaldéenne de S.I. Johnston devienne
disponible. Cette question est traitée (dans la mesure où il
intervient sur le sujet de la présente étude) dans un prostscript,
page 134-6 aussi bien que dans les notes en pied de page. L'avantage
de l’œuvre de Johnston, de mon point de vue actuel, est qu'elle
recouvre indépendamment tout l'environnement de l'Hécate Chaldéenne
dont certains domaines qui ne sont pas examinés en profondeur ici.
 |
Source : Gutenberg.org |
A cause des
confusions méthodologiques autour des traditions chaldéennes, j'ai
eu à plaider sur mon cas sur les diverses avancées de mes
précédentes interprétations de l'Hécate Chaldéenne.Je ne me
voile pas la face sur le fait que les nombreux passages de textes
argumentés qui suivent seront une lecture agréable sauf pour
quelques âmes perverses qui, comme le présent auteur, auront le
goût pour de telles convolutions. D'autres souhaiteraient regarder
la table des matières de la Déesse Chaldéennes en page 131-2, se
référer aux fragments en page 93 et plongeant dans le reste selon
l'intérêt.
J'aimerai suivre toutes discussions suscitées par
cet essai. Peut-être que les érudits souhaiteront envoyer une copie
de leurs commentaires à mon éditeur.
Les Oracles
Chaldéens
Les Oracles Chaldéens sont une collection
d'oracles rituels païens qui commencèrent à circuler durant la
seconde moitié du II s après JC. Datant d'un âge riche pour sa
production de textes religieux de toutes sortes, il semble que leur
caractéristique la plus forte et la plus étrange est une imagerie
sombre, obscure qui tout du moins a une qualité irrésistible et
numineuse. Ils étaient, sans aucun doute, grâce à leur philosophie
compatible, aimés par les néoplatoniciens, dont nous évoquerons
leur traitement plus loin.
Les Oracles
offraient des instructions en matière de théologie et techniques
rituelles, et revendiquaient d'enseigner l'ancienne sagesse de
Chaldée et d'Assyrie, mais, comme Philo et les Hermetica, des
éléments natifs ont été fortement modifiés par le prisme du
moyen-platonisme, et cet avis montre probablement la perspective la
plus habituelle de compréhension des Oracles et les traditions
chaldéennes rattachées. Philosophiquement, ces traditions sont plus
proches de Numenius (milieu du 2nd s. ap. Jc), qui fut le précurseur
directe du Néoplatonisme. Théologiquement, ils sont probablement
plus proches du Gnosticisme que de l'Hermétisme, et ils sont très
radicaux dans leur critique de la religion traditionnelle.
Enseignant que
l'humanité adore à tort le Second Père par erreur sur le Premier
Père, et que les anciennes et vénérables pratiques religieuses
comme la divination par les entrailles et l'astrologie étaient des
impostures.
Il est surprenant que cette position religieuse
radicale reçoive si peu d'attention dans les discussions modernes
sur les doctrines chaldéennes. Mais c'est en partie dû au fait que
les néoplatoniciens atténuèrent les contradictions entre les
Oracles et des éléments de la religion païenne traditionnelle car
il les utilisaient pour étayer leur propre système théologique qui
était fait pour harmoniser les enseignements de toutes les « Nations
Sacrées » païennes. Comme S.L. Karren l'a souligné, les
néoplatoniciens tardifs n'étaient pas seulement des mentors
philosophiques, mais également d'importantes figures religieuses et
des meneurs dans la communauté païenne. Pour eux, les Oracles
étaient des écrits religieux de haute autorité, et il n'y a aucune
exagération pour eux en les nommant la « Bible »
néoplatonicienne.
Ils jouissaient encore d'un grand statut
durant la Renaissance où, faussement attribués à Zoroastre, ils
entrèrent dans des groupes de travaux choisis parmi les Hermetica,
les Hymnes Orphiques et d'autres textes attribués aux « anciens
théologiens » incluant Zoroastre, Hermès, Orphée, Pythagore
et d'autres encore dont l'autorité était à peine moindre que celle
de Moïse lui-même.
La tradition héritée des néoplatoniciens
attribuait l'autorité aux Oracles Chaldéens, et reliée aux écrits
chaldéens des deux Juliens, Père et Fils et de leur entourage.
Julien l'Aîné,
aurait été natif de la province romaine de Chaldée et semble être
arrivé à Rome durant le règne de Trajan ( 98-117 ap. Jc) et son
fils fut actif sous celui de Marc- Aurèle (161-180 ap Jc) durant
lequel les Oracles Chaldéens furent publiés ou mise en circulation.
Il apparaît que ce seraient les Juliani qui inventèrent les termes
de « théurgie » et « théurgiste » pour se
décrire eux-même ainsi que leurs activités religieuses qui étaient
centrées sur un rituel basé sur un mysticisme dont le but était
l'élévation de l'âme. Le terme de « théurgie »
(littéralement « travail divin ») est considéré comme
une invention pour souligner de façon supérieure une distinction
avec la « théologie » ou la théorisation sur les Dieux,
aussi bien d'ailleurs avec la « thaumaturgie » ou le
travail magique inférieur.
L'image qui émerge, quand nous
amenons cette preuve, suggère que Julien l'Aîné utilisait son fils
en tant que médium parlant pour les Dieux et répondant aux
questions théologiques et rituelles, et c'est ainsi que naquirent
les Oracles Chaldéens.
Considérations
méthodologiques
D'une façon ou d'une autre, les Juliani
sont responsables des Oracles Chaldéens et il n'y a aucun doute que
les néoplatoniciens considérèrent les Oracles comme une partie
reliée à l'ensemble des matériaux chaldéens. Sur cela, par
exemple, nous n'avons pas seulement qu'une déclaration explicite de
Marinus sur Proclus qui étudia « le nombre impressionnant de
travaux de Porphyre et Jamblique sur les Oracles et les écrits
chaldéens », mais aussi les mentions sur ces « écrits
chaldéens » eux-mêmes. Tout comme nous pouvons y attendre,
quelques-uns au moins semblent avoir été simplement des
commentaires des Oracles, tout comme nous le voyons avec la référence
de Proclus au septième livre de Julien. Il est évident que les
grandes lignes du système chaldéen ait été préservé jusqu'à
nous grâce au néoplatonicien byzantin Psellus se reflétant dans
son exégèse chaldéenne.
Selon la proximité
existante entre les Oracles et les transmetteurs chaldéens, ces
oracles sont mentionnés par les néoplatoniciens comme venant non
seulement « d'un des Dieux » mais des « Chaldéens »,
des « théurgistes » et « un des théurgistes »,
ainsi de suite. D'aussi loin que les néoplatoniciens furent
concernés, la tâche théologique et philosophique impérieuse
était de créer une harmonie entre les différentes autorités qui
incluaient Platon, Pythagore, certains écrits orphiques et bien sûr
les Oracles eux-mêmes. En conséquence, ils avaient concilié le
simple schéma moyen-platonicien des traditions chaldéennes avec
leur propre ontologie néoplatonicienne hautement sophistiquée. Pour
arriver à leurs fins, ils furent forcés d'établir une distinction
claire entre les Oracles Chaldéens, dans lesquels les Dieux
eux-mêmes parlèrent à travers les Chaldéens, et les autres écrits
chaldéens exégétiques qu'ils n'acceptèrent pas comme étant
inspirés par les Dieux. Cela explique la contradiction apparente
trouvée, par exemple, dans Proclus quand il statut que son credo,
tiré de Julien le Théurgiste , est qu' « il est illégal
de ne pas croire ». Toutefois Proclus n'hésite pas à exprimer
son désaccord quand les explications de Julien ne vont pas le sens
de son propre système.
Maintenant la
pertinence du propos en ce qui concerne la récolte de matériaux sur
tous les aspects de la la tradition chaldéenne est que notre tâche
première est que rassembler TOUS les matériaux pertinents, et pas
seulement les citations des Oracles Chaldéens. Cela fait sens pour
les néoplatoniciens de conserver une séparation entre les deux
groupes de matériaux ( les Oracles et les écrits relatif aux
chaldéens). Cependant nous avons besoin de placer les Oracles dans
leur contexte original et, autant que faire se peut, sous la forme
connue par les néoplatoniciens. Cet environnement pourra être
compris quand tous les matériaux chaldéens signifiants seront
assemblés. Maintenant que ces considérations sont posées soit les
Juliani chaldéens furent responsables de l'actuelle production des
Oracles, soit ils ont juste assemblés les matériaux.
Dans les deux cas,
ils auront arrangé et sélectionné les matériaux pour répondre à
leur propre perspective philosophique. Tout cela nous amène à la
conclusion que nous ne suivrons pas les néoplatoniciens en leur
donnant du poids sur l'enseignement des fragments chaldéens
simplement parce qu'ils apparaissent dans les Oracles Chaldéens.
Bien que, évidemment, lorsque nous voudrons explorer l'usage fait de
ces enseignements par les néoplatoniciens, une distinction entre les
types de matériaux sera cruciale.
Avec cette
idée à l'esprit nous verrons les collections courantes des Oracles
Chaldéennes. Les érudits modernes débutent avec les bases et la
collection de Wilhelm Kroll. La contribution majeure suivante est Les
Oracles Chaldéens et la Théurgie de Hans Lewy qui sortirent en
1956. Ensuite la première collection systématique des Oracles par
Édouard des Places les séries de Budé. Cette dernière a été
suivie dernièrement par Ruth Majercik, qui nous a donné une
collection de des Places avec une traduction minutieuse en anglais
accompagnée de quelques ajouts et d'une introduction et de
commentaires indépendants.
Tous ces travaux ont contribué
substantiellement à notre compréhension de la matière chaldéenne,
et sans ces bases essentielles offertes par Kroll et Lewy, aucune
recherche dans ce domaine n'aurait été possible. Le présent essai
est présenté comme un supplément à ces travaux, en supposant que
tout ceux qui s'intéressent aux matériaux auront au moins Lewy et
des Places en main. Tout du moins, il y a des sérieux problèmes
méthodologiques avec ces travaux qui ne sont pas reconnus
généralement, et cela devient particulièrement évident avec les
collections de des Places et Majercik. Hormis le manque d'un nombre
substantiel de fragments des Oracles dans les collections de Kroll et
Lewy, ni des Places ni Majercik ne semblent conscients du problème
méthodologique posé par les Oracles et les matériaux qui y sont
relatifs. Je trouve l'attitude de des Places particulièrement
confuse. Il inclut une section « vocabulaire chaldaïque »
(frr 187-210) et de nombreux fragments ne proviennent pas de
citations intégrales des Oracles. Cela semble indiquer qu'il
considérait que son travail était la collecte de toutes
terminologies chaldéennes préservées, qui est un besoin
fondamental comme nous l'avons plaidé. L'appendice de des Places sur
les écrits de Psellus et sur les doctrines chaldéennes semblent
pointer dans la même direction. Mais je suis incapable de découvrir
une méthode gérant l'inclusion ou l'exclusion de ces termes dans
les écrits de cette collection sur les Oracles. Par exemple, il n'y
pas de justification rationnelle pour l'inclusion de « chaîne »
(fr 203) du paragraphe 28 de l'Hypotyposis de Psellus en excluant
toute la terminologie restante de cette partie qui est pourtant
spécifiquement attribuée à une source chaldéenne. Une regard sur
cette section servirait à clarifier ce point. Fonctionnant de la
façon suivante « le sommet de chaque « chaîne »
est nommé la « source », celle devant les « sources »,
celles dont viennent ensuite les « canaux » et celles qui
sont après les « courants » . » (paragraphe
28, Hypotyposis).
Cela ne constitue
pas l'unique énigme. Il y a de nombreux exemples où des Places a
pris des expressions en citation dans ses traductions françaises des
Commentaires Anciens, indiquant (de façon présumé) qu'il
considérait ces termes comme étant de la terminologie chaldéenne,
bien qu'ils ne soient pas inclus dans sa collection de fragments. Un
exemple en ce sens est le terme « ceint(e) par les spirales
des serpents » (speirodrakontozônos) de la Lettre 17 de
Michael Italicus (dP p.216, 12-13). C'est une autre évidence d'une
sélection manifestement arbitraire d'un terme parmi tant d'autres
également reconnus comme chaldéen (…). Cela se répète de
nombreuses fois dans les Commentaires Anciens de des Places dans
lesquelles en vérité, très peu de terminologie explicitement
chaldéenne est récoltée.
En tout équité, il doit être dit
que des Places n'est pas l'unique commentateur des Oracles à avoir
procédé à d'effarantes sélections arbitraires tant dans
l'inclusion que l'exclusion. Kroll et Lewy identifient tous deux le
terme « Feu sacré » (hieros pur), issu de la lettre de
Michael Italicus, comme étant chaldéen , mais ils n'incluent
pas le terme « primordiale « (prôtistos – dP
214,6) pourtant de la même source. Encore qu'il ne semble pas avoir
ici de rationalité à propos de l'inclusion d'un terme et
l'exclusion d'un autre sachant que le texte attribue à chacun des
termes d'être chaldéens.
Ce ne sont pas les seules questions
méritant d'être posées sur les collections des matériaux
chaldéens. L'autre problème non abordé dans aucune des collections
est l'importance des textes « chaldéens » et des
commentaires sur les Oracles Chaldéens de Pic de la Mirandole. Des
citations apparaissent dans ses Conclusions entre autres. A ce
propos, Pic de la Mirandole écrivait à son ami Marsilio Ficino en
1486 : « Je fus forcé d'en retirer
d'autres choses et d'explorer les enseignements arabiques et
chaldéens de certains ouvrages dans ces deux langues qui vinrent
jusque dans mes mains, pas accidentellement, mais sans doute par une
disposition de Dieu en faveur de mes études. Prenez connaissance de
ses inscriptions pour le croire ensuite. Les livres chaldaïques ( si
ce sont bien des livres et non plutôt des trésors) sont les ORACLES
d' Esra, Zoroastre et Melchior, Magi, qui sont absolument défectueux
en grec, sont parfaitement lisibles et complets. C'est également une
exposition par les Sages Chaldéens de ces Oracles, courts et
complexes, plein de mystères. C'est aussi un livre des doctrines des
théologies chaldéennes, et un discours divin et abondant des
perses, des grecs et des chaldéens à ce sujet. ». Cette
lettre soulève de nombreuses questions. La première avant toute
est : Pic de la Mirandole dit-il la vérité ?
Cela semble possible
car après la mort de Pic de la Mirandole, Ficino trouva ses travaux
qui étaient illisibles ( probablement pour Ficino). De plus, dans
les Cinquante Conclusions selon Zoroastre et ses démonstrateurs
chaldéens - conclusion n°5 - se trouve une traduction des Oracles
Chaldéen fr. 162 où Pic de la Mirandole, suivant apparemment l'avis
d'un dénommé Osia le Chaldéen, y voit une référence au péché
originel. Ce paraît être une interprétation de Pic de la Mirandole
qui est indépendante de la source des oracles ( dans notre ressource
augmentée de matériaux ) dans Psellus, où la référence n'est pas
celle au péché original mais à la punition eschatologique . Les
autres questions importantes comprennent le problème, si un lien
existe entre ces textes « chaldéens » et les Païens
d'Harrân, comptant certainement un des derniers néoplatoniciens,
Simplicius. Il ne semble pas que ces Oracles d'Esra, Zoroastre et
Melchior, Magi peuvent avoir été une bonne version araméenne des
Oracles Chaldéens car, indépendamment de tout autre chose, ils sont
attribués dans le temps aux trois mages visitant Jésus à sa
naissance dont les noms sont généralement Gaspard, Melchior et
Balthazar. Est-ce une preuve de ré-attribution due à l'influence
chrétienne ? Ou serait-ce une tentative païenne harranienne en
manipulant la tradition chrétienne par le remplacement des
enseignements des Sages de l'Est dont les doctrines sont antérieures
aux Gospels ? C'est un domaine appartenant à ceux qui ont
besoin de bien plus de recherches.
C'est un autre important
point de méthodologie qui sera soulevé ici. Ce sont, partout où
les problèmes d'interprétations déjà soulignés, les érudits
modernes qui ont prôné le rejet de l'enseignement étranger, ou
même des Oracles Chaldéens, explicitement mentionnés par nos
sources comme chaldéen. Certainement, à mon sens, cela est dû au
désire d'accommoder les matériaux aux préjugés dominants créant
ainsi une méthodologie confuse.
Pour aller contre cette
tendance, nous suivrons les considérations suivantes. Nous
commencerons par rappeler que nos sources ont eu accès à
l'intégralité, ou du moins de la plus grande partie, de la
collection de matériaux chaldéens dont nous disposons et que l'état
fragmentaire de nos connaissances devrait nous rendre méfiant à
l'égard des anciens commentaires sur les enseignements chaldéens,
dont il est possible qu'ils se réfèrent à des sources qui
n'existaient plus.
Deuxièmement, nous avons peut-être besoin
de clarifier nos idées sur l'usage néoplatonicien de leurs
autorités. Existent-ils des exemples convaincants de néoplatoniciens
imputant une terminologie aux chaldéens qui ne fut pas la leur, si
distincte des concepts chaldéens afin d'y accorder leur propre
ontologie et de donner des équivalences trompeuse. Le dernier
processus est bien sûr la nécessité d'harmoniser les différentes
autorités – pour exemple Platon, Aristote, Oprhée et les autres –
que les néoplatoniciens avaient eux-même considérés. Mais
l'ancien processus évoque un cynisme envers leurs sources qui
serait, je pense, dur à justifier. Généralement, ils ne sont pas
accusés d'imputer à Aristote ou Platon des matériaux étrangers ;
et si ça n'est pas le cas, nous pourrons l'observer pourquoi par la
suite dans les Oracles. Je plaiderai que l'accusation s'est dressée
car il y a un manque de clarté à propos de la distinction à faire
entre attribuer une interprétation
à une source et ,
attribuer une source
matérielle. Étant
donné que, au sujet de la matière chaldéenne, les néoplatoniciens
ont souvent été accusés du premier , ils l'ont aussi été du
deuxième. Mais peut-être que la situation aurait une perspective
plus équitable si nous comparons l'usage néoplatonicien par leur
autorités spirituelles et philosophiques à l'usage chrétien des
Écritures. Dans les deux cas, nous pouvons raisonnablement faire
observer que le processus d'interprétation, et les engagements
théologiques et philosophiques variés des commentateurs, requérait
que le matériel étudié inspira des interprétations pouvant
différer de celle de son contexte original. Mais cette licence
n'entraîna pas l'attribution aux Écritures de déclarations qui n'y
furent pas.
Fragments de la tradition chaldéenne sur
Hécate.
 |
Artiste : Jane Estelle Tromblay |
En accord avec ce qui précède
sur la méthodologie, j'ai tenté ici de réunir tout les matériaux
chaldéen sur Hécate, sans me limiter à ceux trouvés dans les
collections des Oracles Chaldéens de des Places(dP)
et Majercik (M).
J'ai ordonné mes
fragments selon la
numérotation romaine pour les distinguer des collections de dP et M,
dont les nombres apparaissent entre parenthèses (…). J'ai fourni
en notes de pied-de-page les textes grecs des fragments du matériel
chaldéen absent des collections de dP et M, si ils ne sont pas
disponibles chez Kroll, Levy ou encore dans les Commentaires Anciens
de dP. J'ai indexé toute la terminologie de ces fragments qui m'ont
semblé être directement en prise avec les sources chaldéennes.
Elle sont en police italique et grasse dans la traduction anglaise,
et les principaux termes grecs sont recensés dans l'Index avec leurs
équivalents anglais. La terminologie des fragments des Oracles
Chaldéens incluse dans les collections de dP et M n'est pas présente
dans l'Index, mais elle est accessible par le biais des index
d'autres travaux. Je pense que ce soit trop de difficile, car mon
intention tout au long de ce travail, comme il a été remarqué
précédemment, est que cet essai vienne en complément des travaux
de Kroll, Lewy, des Places et Majercik, et que ceux qui liront cette
étude auront ces travaux en main.