Hécate Magique de J.E. LOWE
Traduction et adaptation par Serpentine
Hécate est la déesse honorée par-dessus toute autre divinité par ceux qui pratiquent les arts
magiques.
Elle est communément représentée en littérature par
une trinité décomposée ainsi : Lune dans les cieux, Diane sur
terre et Proserpine aux enfers. Bien que ces trois déesses
conservent leur personnalité et leurs propres caractéristiques.
La
parenté d'Hécate varie selon les auteurs. Pour Bachylides, elle est
fille de la Nuit (Nyx). Pour Musée et Apollodore, sa mère est
Astéria et son père, Zeus.
Pherécydes déclare que son père
était Aristée, fils de Pan. Lycophron la fait fille de Persée. Et
Hésiode dit : « Phoebe porta Astéria dont Persée
la mit dans sa demeure en tant qu'épouse. Elle porta Hécate que
Zeus honore au-delà de tout. ».
Néanmoins,dans les Hymnes Orphiques, il est possible de trouver Cérès désignée
comme mère d'Hécate.
Le nom d'Hécate est soumis à diverses
interprétations. Certains y voient une connexion avec le « Ekas »
> au loin, « ekatos » > touché au loin qui est
aussi une épiclèse d'Apollon. Dans ce cas, ce nom est donné à
la déesse pour ses puissants et mystérieux attributs.
D'autres
font dériver son nom d' « ekaton » > centaine, soit car il n'était possible de l'apaiser que par une hécatombe, soit
parce qu'elle était supposée posséder le pouvoir de contraindre les
morts sans funérailles à errer durant cent ans.
Par son
aspect trine, elle est nommée tour à tour triformis, tergemina,
triceps, trimorphis. Ainsi Apollodore déclare que le mulet (
« trigla » ainsi nommé pour sa période de reproduction
survenant trois fois par an) était sacrifié à Hécate, en
association avec sa triplicité.
L'autre nom sous lequel la déesse
est connu est celui de Brimo. Cela signifie « terrible »,
« fantastique »,ou « épouvantable ». Il
était utilisé au sujet d'Hécate pour suggérer la terreur inspirée
par son apparence accompagnée de spectres et de fantômes.
Sophocle,
dans sa pièce perdue, les Rhizotomes, introduit un choeur qui
déclare : « O Soleil, Toi, Seigneur de Lumière, et
Toi, Feu Sacré d'Hécate, invoquée hors des sentiers battus. Ses
flèches radieuse volent en une multitude à travers l'Olympe, elle
apparaît sur terre dans les espaces sacrés où trois routes se
rencontrent, sa tête couronnée de chêne et de nombreux serpents
ondoyant sur ses épaules. ».
Hésiode nous raconte
que Zeus honore Hécate au-dessus tout et lui donne en partage pouvoir sur les terres, les mers stériles, tout comme elle est aussi
honorée dans les cieux par les dieux immortels.
« Et,
en effet, aujourd'hui, dit Hésiode, quand un des
hommes terrestres fait, selon la coutume, des sacrifices expiatoire,
il invoque Hécate, et une grande faveur lui est accordée
promptement, et la Déesse bienveillante exauce sa prière et le
comble de richesses, car cela lui est facile.Tous les honneurs que
les enfants de Gaïa et d'Ouranos ont reçu de la Moire, Hécate les
possède, car le Chronide ne lui a enlevé ni la puissance, ni aucun
des honneurs qu'elle possédait sous les anciens Dieux Titans ;
mais elle possède tout ce qui lui avait été accordé au
commencement. Et parce qu'elle est fille unique, la Déesse est non
moins honorée sur la terre et dans l'Ouranos que sur la mer ;
et elle est encore plus puissante parce que Zeus l'honore. Celui
qu'elle veut aider magnifiquement, elle l'aide et il brille dans les
assemblées des hommes, si elle le veut. Quand les guerriers s'arment
pour le combat terrible, alors la Déesse favorise qui elle veut, et
à ceux-ci elle accorde une prompte victoire et elle donne la gloire.
Elle s'assied auprès des rois vénérables quand ils jugent. Quand
les guerriers réunis se livrent aux luttes, la Déesse est propice
et les aide. A celui qui l'emporte par son courage et sa force
un beau prix est promptement accordé et, joyeux, il donne la gloire
à ses parents. Elle favorise les cavaliers, quand elle le veut, et
ceux qui fendent la glauque mer agitée, quand ils supplient Hécate
et le retentissant Poséidon, la Déesse illustre leur accorde
aisément une proie abondante, ou, la leur montrant, elle la leur
ravit aisément, si elle le veut.
Avec Hermès, elle multiplie
dans les étables, les troupeaux de chèvres, et les troupeaux de
brebis laineuses ; et , à son gré, elle en accroît le nombre
ou le diminue. Enfin comme elle est la fille unique de sa mère, elle
est revêtue de tous les honneurs parmi les Dieux, et le Chronide en
fait la nourrice de tous les hommes qui, après elle, de leurs yeux
verront la lumière de l'étincelante Eos. »
Arnobe nous dit qu'Hécate était la mère de Saturne, et Coelus, celle de
Ops et Janus, bien que dans la généalogie ordinaire nous trouvons
cette maternité attribué à Terra, et nous trouvons que les mêmes
attributs sont associés indifféremment à Gaïa, Cérès, Hécate
et Proserpine par différents auteurs.
Tous cependant la relient à
l'obscurité et elle est décrite comme une effrayante et puissante
déesse régnant sur les âmes des défunts. Elle aurait transmis aux
mortels les arts magiques ou alors elle aurait envoyé depuis les
mondes souterrains des esprits dont les sépultures sont aux abords
d'un lieu souillé par le crime ou à proximité d'un croisement afin
qu'ils enseignent la sorcellerie et la magie aux mortels.
Quand
elle apparaît sur terre, c'est en compagnie de chiens stygiens qui
gémissent pour annoncer sa venue, éclairée par des torches
révélant ses cheveux ornés de rameaux de chênes et de
serpents.
Elle est décrite comme ayant trois têtes ou trois
corps dont l' un est cheval, l'autre un chien et le dernier un lion
ou un sanglier.
A Athènes, elle avait un temple sur
l'Acropole nommé « épipirguidia » (N.t :Toujours en mode
découverte pour lire le grec ancien. Désolée. Si je me souviens bien, cela désigne "celle au-dessus du mur ou de la tour" > un rôle de gardienne de la cité), proche de celui de
Niké. Les stratoniciens célébraient une festival annuel en son
honneur, les Hécatésia.
Des statuettes à son effigie étaient
nombreuses dans la cité, au front des maisons ou aux croisements où
la population les consultaient de façon oraculaire.
A chaque
nouvelle lune, des plats de nourriture étaient préparés et déposés
de nuit par les riches citoyens aux carrefours. Les mendiants
profitaient de ses offrandes la plupart du temps, bien qu'il était
d'usage de croire que la déesse elle-même les avait consommées.
Les
sacrifices les plus importants consistaient en des chiens et des
brebis noirs et du miel. La coutume voulait que les voyageurs
priaient la déesse avant d'entamer leur périple.