Oh oui ! Je passe, je laisse une trace.
Ma vie est devenue intense. Toutefois, je reviens à des essentiels, des flammes anciennes se réaniment.
Il est évident que les traductions sont en stand by. Lorsque je lis, je trouve rarement quelque chose de novateur, de remarquable.
Même côté livre, j'avoue que je suis en peine. Alors je revisite, approfondis et relis.
Ici, j'ai traduit pour le sport, la curiosité. Je ne suis pas d'accord avec tout, mais ces écrits avaient le mérite d'exister et de matérialiser une opinion.
Et comme j'aime la liberté d'expression et le fait que certaines choses puissent être facilement accessibles...
Je suis tombée il y a peu sur un plagiat d'un de mes rituels. Bon. Je reste philosophe même si ça m'irrite. Evidemment le respect des auteur.ices, de sourcer etc...
J'ai envie de faire un forum ou pas. J'ai envie de créer un carnet, une section où y mettre tous mes écrits.
J'aimerais que quelqu'un.e, en francophonie, fasse quelque chose pour Hekate (de préférence pas moi, j'ai déjà assez de trucs à faire.).
Je vais réfléchir.
Lèvres Libres de Serpentine
vendredi 11 novembre 2022
Au rythme de la vie
vendredi 11 février 2022
Invitation au Divin
Traduction et adaptation de Delphine Serpentine
Pomegranate Doyle est une artiste, femme au foyer, sorcière, prêtresse et enseignante senior dans la Reclaiming Evolution of Witchcraft.
Je
me souviens de la première fois que j’ai entendu parler de l’aspecting* : ce
fut il y a quelques années lorsque Rose May Dance (une ancienne de l’Art) me
demanda si je voulais bien canaliser la Déesse à l’occasion d’un rituel
vespéral du Witchcamp. J’étais alors étudiante- enseignante, et, effrayée de
révéler à Rose que je n’avais jamais même entendu parler d’« aspecting ».
Je
n’avais jamais beaucoup pensé à Diane non plus.
Inquiète,
je craignais qu’il ne soit plus jamais demandé de revenir enseigner car j’étais
si peu formée. Sourire plaqué au visage façon “ Bien sûr, je connais le sujet
sur le bout des doigts », j’ai opiné du chef en espérant que quelque chose
se produirait quand viendrait le moment.
Cette
nuit-là, j’ai plongé dans mon corps, lâché prise et envoyé une invitation à
Diane, me remettant en confiance à la présence des Présences Mystérieuses
attendant la chance de descendre dans un corps. Et Diane est venue. Mon corps a
changé de forme. Je suis devenue plus grande, plus forte. Ses chiens me
chahutaient en sautant et me poussant.
Je
ne me souviens pas du rituel. Je ne me souviens pas ce que qui a été dit. Tout
ce dont je me rappelle est que la lune resplendissait et grossissait comme si
elle descendait littéralement des cieux pour nous envelopper. Diane a rappelé à
tous qu’ils ont des corps magnifiques, des corps avec un potentiel de mouvement
et de puissance. Elle l’a fait par le rayonnement lunaire émis par ses mains et
son plexus solaire. Je l’ai vue le faire. Et j’étais Elle tout à la fois. Comme
une sorte de bilocation, à la fois en dehors mais aussi profondément prise dans
l’expérience. Puis Elle est partie, très vite. J’étais étourdie, enivrée. J’ai
senti mon corps se dégonfler et mon esprit voguer. J’ai lâché tout comme dans
ces vieux films, lorsque vous voyez la personne canal s’effondrer lorsque
l’esprit la quitte.
Toujours
en cours de définition
L’aspecting
est autoriser un esprit à prendre le corps et les capacités d’une personne
durant une période brève. La personne qui prête son corps le vide de sa
présence pour laisser un esprit occuper cet espace et l’utiliser.
Si
vous souhaitez voir des aspecting véritablement étonnants, regardez Jim Carrey
dans le rôle d’Andy Kaufman dans The Man on the Moon. Et aussi le film de
Scorsese, Kundun, qui est un exemple que la façon dont les tibétains utilisent
l’aspecting.
Dans
la tradition Reclaiming, nous sommes têtu.es et avons besoin d’apprendre par
les expérimentations et les erreurs. Nous réinventons la Roue afin de nous
réapproprier ce que nous avons fait. Avec des techniques différentes, nous
demandons aux individus de définir et développer leur propre méthodologie. Ce
qui est vrai dans toutes les traditions religieuses vivantes. Pour nous, l’aspecting
est toujours en cours de définition, et cela ne s’arrêtera que lorsque les
archéologues étudieront nos os.
N'essayez
pas tout seul
Je
sais que certain.es vont se dire : « ah tiens si j’essayais l’aspecting
cet après-midi ? ».
Et bien, non! Si vous souhaitez vraiment le tenter, trouvez une
personne pour vous l’enseigner. En premier lieu, travaillez l’enracinement, la
mise en terre et la purification. Soyez certain.e d’avoir une bonne santé
mentale, demandez à celleux qui vous entourent comment ielles vous trouvent
aujourd’hui. Afin de permettre une présence d’user de notre corps, nous devons
savoir comment sortir et entrer dedans. L’aspecting est loin d’être de
la tarte.
Comme
la plupart des choses en Sorcellerie, nous devons être capables d’envisager l’aspecting
avec prudence. Lorsque nous recevons des mots durant une séance, utilisez votre
intuition. Même si vous êtes en présence d’un.e Master Aspector en qui vous
avez confiance, n’acceptez pas tout sans question. Toutes les présences ne sont
pas nos ami.es.
L’aspecting
peut agir comme une drogue, induisant des effets comparables à l’ivresse. Les abus sont possibles.
Nous l’avons fait au Witchcamp quand nous
avons commencé à le pratiquer. Nous voulions alors faire de l’aspecting avec
absolument tout. Je me souviens avoir fait de l’aspecting avec le Jardin d’Eden.
Bien
réalisé, l’aspecting change les personnes impliquées. Être en présence d’une
divinité se ressent dans le corps, l’emplissant d’un sentiment de grâce.
Vous
devenez plus que ce que vous connaissez de vous-même. Votre propre présence augmente
et l’aspecting vous révèle à votre moi authentique plus largement. A la fin,
vous ressentez plus profondément la divinité en toutes choses autour de vous.
Le
côté le plus positif de l’aspecting est une sorte de petite illumination, un
échange culturel. Vous avez changé, tout comme la présence qui est venue à
vous.
*Ntd Aspecting: il s’agit d’une pratique visant à canaliser une
énergie divine dans son corps. Cela se fait le plus souvent lors de rituels de
groupe dans le but de recevoir, dans la majorité des cas, une bénédiction, un
conseil ou un oracle.
mardi 21 septembre 2021
De L'Ombre et de la Lumière
Je navigue sur les réseaux et je m'interroge. J'ai souvent une impression
qu'il se dessine deux tendances, deux clans qui ne se mélangent que très peu ou
pas.
Mes dernières réflexions à ce sujet viennent compléter un postulat tout
personnel sur un échange que j'avais amorcé sur le sujet développer ci-dessous.
Je m'étais posée la question suivante : sommes-nous chacun.e doté.es d'un chemin
énergétique signature ? Une tendance qui définirait notre action énergétique ?
Loin des sentiers battus (et ennuyeux dans cette perception) de la Lumière
perçue comme bonne et positive, et l'Ombre comme mauvaise et négative. Héritage
très judéo-chrétien et offrant des définitions et des explorations limitantes.
Nous avons hérité de certains schémas de pensées entrés dans nos êtres à
l’aide de la peur et du jugement. Renforcés par la bien-pensance actuelle, ils
s’en trouvent encore plus vivaces.
Le début de cette réflexion est survenu lors du visionnage d’une vidéo
d’Ange de Gaïa sur les énergéticiens. Elle y fait un exposé clair sur la
pratique de guérison, les exigences que cela impose lorsque le.a praticien.ne
est canal de naissance ou non.
J’encourage vivement quiconque le souhaite de consulter cette vidéo.
D’autant que chaque année, les propositions de service de ce type pullulent,
qu’elles soient tarifées ou non.
A la suite de cela, mon esprit a commencé à mûrir une idée : qu’est-ce
qui pourrait définir dans des termes humains avec une perception humaine selon
un code compréhensible ce qui fait qu’un.e guérisseur soit canal ? Quelles
seraient ses particularités ?
(Je rappelle que c’est une réflexion personnelle qui présente simplement
des interrogations et des conclusions appelées à s’affiner ou à disparaître avec
de possibles échanges)
Je constate, dans ma compréhension, donc que le principe de Lumière tel qu’il est perçu est souvent
solaire, projecteur. Le mouvement transite de l’intérieur vers l’extérieur.
L’énergie provenant d’une captation puis d’une expansion. Les praticien.nes aux
résultats quasi miraculeux sont souvent des personnes évoquant la lumière et un
corpus de croyance assorti d’un champs lexical lumineux, voire christique.
Il est mentionné que l’ombre, les scories sont chassées, éradiquées par la
Lumière fixant, régénérant le capital vie dans la personne-cible.
Ce principe de Lumière est donc valorisé car les résultats sont visibles,
presque tangibles d’une certaine façon : la santé physique, mentale,
émotionnelle est restaurée.
Là, intervient mon vécu. J’ai eu beaucoup de mal à extérioriser mon énergie
car mon mouvement naturel est de capter, d’amener vers l’intérieur. Je me
suis longtemps posée la question sur ma validité dans la pratique ésotérique de
ce fait. Sorcière bas de gamme, dans l’obligation de mentaliser, avec la
fatigue que cela engendre, pour arriver à un résultat similaire que mes
consœurs ( je ne connaissais pas de sorciers à l’époque).
Parce que j’allais à l’encontre de ce qui était mon mouvement énergétique.
Un mouvement lunaire comme je le qualifie actuellement.
Les questions qui sont arrivées sont donc les suivantes :
Y-aurait-il un profil solaire ? Un qui ferait état d’un mouvement
énergétique projetant de l’intérieur vers l’extérieur, en expansion ? Qui
générerait la guérison sans intervention a posteriori de la personne-cible,
excepté des mesures d’hygiène spirituelle préventives pour maintenir le retour
à la normale ?
Y-aurait-il un profil lunaire ? Un qui ferait état d’un mouvement
énergétique aspirant de l’extérieur vers l’intérieur, en récession ? Qui
purgerait ce qui nuit tout en demandant à la personne-cible vers une
introspection posant des remises en question pour se redéfinir et embrasser un
chemin réajusté ?
Y-aurait-il un profil luni-solaire qui combinerait en proportion variable les
capacités des deux précédents ?
Serait-il possible que deux personnes de profils différents puissent combiner
leurs mouvements pour réaliser des travaux en deux temps ?
Est-il possible de contraindre son mouvement de naissance pour en adopter un autre ?
A cette dernière question, je dirai oui et renvoie à la référence donnée au
début.
Souvent, dans les pratiques païennes modernes, la Roue de l’Année est
présentée avec une Saison Claire et une Saison Sombre. Ce modèle propose, en
plus de célébrer les saisons physiques pour ce qu’elles sont, de se pencher sur
notre dynamique intérieure.
Le mouvement solaire aurait tendance, selon ce que j’ai pu entendre sur mon
chemin, à encourager les aspects inhérents de la Saison Claire et à tendre vers
l’éviction des aspects sombres durant l’autre Saison. Pas de s’y frotter ou d’y
plonger mais à vouloir s’en affranchir, le plus souvent.
Régulièrement, je lis -certainement parce que ce type de contenus me
parlent- ou suit des personnes qui encouragent le Shadow Work. Méthode souvent
incomprise, parfois jugée snob et autocentrée par une partie de la communauté
païenne.
Pourquoi ? Les explorations menées, pour autant qu’elles soient sous
couvert de l’Ombre, renvoient à des capacités intérieures sollicitant la
résilience, le courage, et l’audace. Non pas que la Lumière ne les possède pas.
Elle les offre également. Cependant celleux qui ont le mouvement solaire sont
autant en capacité de les offrir sans se poser plus de questions et sans donner
aux personnes-cibles bénéficiant de leurs travaux la possibilité de s’offrir à elleux-même
un espace d’exploration. Iels sont guéri.es, l’objectif est atteint.
Ce qui en soit est merveilleux. Vraiment.
J’ai demandé à une amie bio-énergéticienne de considérer, si cela était
possible, le public qui venait la consulter sous cet angle et de me faire part
de ses observations sous l’angle profils solaires et lunaires.
Si elle relevait des mouvements énergétiques différents selon ce que chaque
personne la consultant semblait être dotée ?
Ici, je fais un appel du pied à d’autres praticien.nes en bio-énergie car
je serai vraiment curieuse de connaître leurs observations.
L’expérience est en cours.
J’avais pu échanger à ce sujet l’été dernier avec un groupe. Mon postulat
trouvait déjà quelques validations de leur part. La rencontre s’étalait sur
plusieurs jours et nous avions pu discuter de cela à plusieurs reprises.
Mon idée n’est pas réellement de compartimenter ou de créer des camps, mais
bien plus de comprendre la dynamique énergétique dans la façon qu’elle a de s’exprimer
via l’humain. Je trouve que les pratiques énergétiques ( sorcière,
thérapeutique,...) sont souvent alignées sur les valeurs solaires, bouchant ainsi la
vue et l’envie d’explorer d’autres possibilités.
Pour clarifier le sujet, je pose donc les bases de mes conclusions actuelles :
Le profil solaire-lumière
Il suivrait une voie d’élévation, d’illumination, de protection, dans un
mouvement extérieur. Si je devais comparer cela à un principe de physique :
son énergie serait centripète. Il projette et recouvre sur et autour de lui son
énergie.
Il aurait une capacité de guérison importante ne nécessitant aucune
intervention de la personne-cible qui serait le réceptacle passif de l’action
solaire. En guide d’exemple : il vous amputerait d’un membre malade et
vous en mettrait un tout neuf au passage.
Le profil lunaire-ombre :
Il suivrait une voie de descente, de révélation, de purification/bannissement,
dans un mouvement intérieur. Il serait
donc centrifuge. Sa capacité d’intervention serait de l’autre de la purge, de
la purification. Il recevrait les messages, les informations à donner à la
personne-cible. Pour illustrer : le profil lunaire supprimerait une
infection en la prenant en lui et demanderait à l’autre de développer un
potentiel pour recréer une ressource.
Le profil mixte posséderait alors de façon complète ou à parts variables
les qualités des deux précédents.
Une nuance à apporter : comme dans le modèle proposer par le yin-yang, je pense que nous portons tous les deux mouvements. Cependant, un dominerait l'autre en général.
Chacun.e aurait à comprendre son mouvement, donc sa voie. La quête d'équilibre n'étant pas une obligation, car j'imagine que le potentiel à explorer est lié à ce qui définit une part du chemin de la personne.
Que faire de cela ?
Cela pourrait avoir une incidence sur la reconnaissance de capacités, d’expérimentations
propres à chaque profil. Mais aussi à leur validation.
A l’heure actuelle, j’ai le sentiment que les profils lunaires, plus enclins
au Shadow Work sont potentiellement méjugés par les personnes – tous profils
confondus- cherchant à suivre un cheminement à caractéristiques solaires car
souvent vue de façon plus positive.
J’en reviens à la vision manichéenne galvaudée, surfaite, dans le domaine de
l’énergétique, qui est encore régulièrement rencontrée.
Il serait aisé alors d’ouvrir sur d’autres questions sur notre lot de
naissance, que la réincarnation soit ou non incluse dans le corpus de croyance
de chacun.
J’avoue être plus intéressée par l’aspect introspectif que cette réflexion
pourrait susciter sur le profil que chacun.e pourrait vivre. Tout comme les
constatations s’appuyant sur sa propre expérience et l’observation.
Cela renvoie également à la question de normalisation des capacités de chacun.e.
Les manuels nous proposent souvent des méthodes avec des résultats attendus de
type solaire, en terme d’application pure.
Me concernant, je me situerai plus dans le profil lunaire. Je peux sentir
où ça ne va pas, purger la personne mais la reconstruction à faire restera son œuvre.
Les informations récoltées durant le processus me permettront de poser des
questions qui feront peut-être office de déclencheurs dans ce processus de
reconstruction.
Voilà, je vous propose ma réflexion en toute humilité. Bien consciente qu’elle
reste perfectible, à discuter.
mardi 27 octobre 2020
Le Feu dans le Ventre
de Msrawmojo
Traduction et adaptation de Delphine Serpentine
La perspicacité
mystique et l'illumination se produisent lorsque le voile entre les mondes est
levé, les mondes sont reliés, le fossé se comble et nous traversons.
Tom Cowan
Dans la symbolique celtique, le chaudron apparaît
fréquemment. L’une des principales histoires est celle de Taliesin commençant
par un breuvage magique de la déesse Cerridwen, pour créer l’«awen».
L’Awen est communément décrit comme un esprit fluide, une
sorte d'essence de vie, une source de force spirituelle, de perspicacité
prophétique et d'inspiration poétique. Similaire au concept hindou de shakti
dans le sens d'être une force créatrice vivante, féminine, fluide.
Le nom féminin Awen a été traduit de diverses manières par
«inspiration», «muse», «génie» ou même «frénésie poétique». Selon un
dictionnaire gallois du XIXème siècle, le mot lui-même est formé en combinant
les deux mots : « aw », signifiant « fluide », et « en »,
signifiant « principe vivant, un être, un esprit essentiel ».
L'histoire de Taliesin est emplie de sagesse chamanique et d'indices sur les pratiques des anciens Celtes. Il comprend des changements de forme, des potions magiques, des déesses, des cités interdites de druides et des bébés surnaturels trouvés dans les rivières. L'un des nombreux symboles s'y trouvant est celui du chaudron. Alors que le chaudron est utilisé à des fins apparemment ordinaires, pour préparer une potion, la symbolique est que le chaudron est le réceptacle de l’awen.
Enseigne-moi le
mystère
Du breuvage du
Chaudron
Laisse l’Obscurité
céder la Lumière
Et renaître à
nouveau.
Damh the Bard
Erynn Rowan Laurie a écrit sur le système énergétique des
trois chaudrons dans son livre Ogam: Weaving Word Wisdom. Dans ce système, les
chaudrons sont des centres énergétiques, tout comme les chakras hindous. Il y a
trois chaudrons, liés à peu près à la terre, à la mer et au ciel - se référant
aux aspects chthonique, océanique et céleste, et à la corrélation avec les
trois royaumes. Les Irlandais aimaient les choses par trois !
Comme dans beaucoup de druidismes reconstitués, ravivés par les histoires et les poèmes, le concept des trois chaudrons vient d'un poème irlandais du VIIème siècle, appelé le «Chaudron de Poesy».
Sources de
nourriture, objets de quête et récipients de transformation, les chaudrons
mijotent au cœur du mythe celtique. Ils sont recherchés mais hors de portée,
rédempteurs mais menaçants, contenant des mystères que peu de gens explorent.
Mary Pat Lynch
Le poème décrit le corps comme contenant «trois
chaudrons». Les trois chaudrons sont connus sous le nom de Coire Goiriath
(chaudron de chaleur ou d'incubation), de Coire Ernmae (chaudron de mouvement
ou de vocation) et de Coire Sois (chaudron d'inspiration ou de connaissance).
Le poème est attribué à Amergin, un ancien poète irlandais. C'est un ancien
poème de la tradition orale, retranscrit par un moine irlandais au VIIème
siècle.
On pensait que les positions relatives de ces chaudrons au
sein de chaque personne déterminaient la santé globale d'une personne ainsi que
l'état de son esprit et de sa psyché.
Le premier chaudron Coire Goirath, est le Chaudron de Chaleur
ou d'Incubation. Situé dans le bassin, il représente la santé physique, le
mouvement physique et la force vitale et doit être en position verticale. Il
fournit la chaleur et l'énergie au corps, comme un four.
Le deuxième chaudron, Coire Ernmae, est le chaudron de
Vocation ou de Mouvement, situé au centre de la poitrine, dans la région du
cœur. Ce chaudron se trouve sur le côté à la naissance et, à la suite
d'expériences de vie émotionnelle intenses, commence à tourner et finalement à
se redresser. Il est transformé par «la joie et le chagrin», y compris la joie
spirituelle, la félicité sexuelle, le chagrin et la tristesse. Le chaudron est
mûri grâce à ce processus d'expériences de croissance émotionnelle.
Le troisième chaudron est Coire Sois, le chaudron de la
Sagesse ou de l'inspiration. Ce chaudron est à l'envers chez la plupart des gens
et ce n'est que grâce au travail intensif sur les émotions dans le deuxième
chaudron, et à une étude ésotérique profonde ou à des expériences spirituelles
que ce chaudron commence à tourner. La poésie, la sagesse et la prophétie sont
les récompenses de son engagement.
Combien de chagrins transforment les chaudrons des sages? Facile,
quatre: le désir et la douleur, les souffrances de la jalousie et la discipline
des pèlerinages dans les lieux saints. Ces quatre sont endurés en son for
intérieur, pivotant les chaudrons, bien que la cause vienne de l'extérieur. Le
Chaudron de Poesy a raison, eh bien quelques pèlerinages sacrés plus tard et
c'est moi qui suis rincée!
Tracer des parallèles entre les chaudrons et le système des
chakras est inévitable pour moi. Des centres énergétiques correspondant à des
stimuli externes et qui nécessitent une croissance spirituelle et émotionnelle
pour s'ouvrir et produire de l'énergie, des sentiments, de la sagesse, de
l'inspiration et des prophéties.
Cependant Laurie met en garde contre toute tentative de superposition directe des deux systèmes, elle écrit que «Il faut comprendre que les chaudrons ne sont pas identiques aux chakras, et leur fonctionnement est différent. Plutôt que des «roues» d'énergie, ce sont des réceptacles, contenant ou déversant différentes substances. Dans ces chaudrons, on peut chauffer, bouillir ou brasser sa santé, ses talents, ses émotions, sa sagesse ou sa poésie. »
Il est dit que les trois chaudrons sont situés au niveau de
la ceinture pelvienne, du cœur et du centre de la tête. Les lunes passant, j’ai
eu une illumination, lors d'une
méditation sur les chakras, qui supposait que les chaudrons s’alignaient peut-être avec les
chakras en tant que tels : les racine, sacré et plexus solaire (les
chakras `` physiques '') correspondant au chaudron de Chaleur ; le chakra du cœur (le «pont» entre le physique
et le spirituel) correspondant au chaudron du Mouvement ; et ceux de la
gorge, du troisième œil et de la couronne (les chakras spirituels /
éthériques) correspondant au chaudron d'Inspiration.
Mon ami qui a travaillé sur les histoires celtiques, aligne les chakras un peu différemment, avec racine et sacré correspondant au chaudron de Chaleur ; les plexus solaire et cœur au chaudron de Mouvement ; et ceux de la gorge, de troisième œil et de la couronne, au chaudron d'Inspiration. Elen Sentier, qui écrit sur les chakras celtiques, combine également les chakras du plexus solaire et du cœur au centre, s'alignant avec le chaudron du Mouvement, mais elle couple les chakras de manière assez différente.
Le chaudron de la
vocation
Emplit et est
rempli,
Donne des cadeaux et
s'enrichit,
Nourrit et est
animé,
Chante des louanges
et est loué,
Chante les
invocations et est enchanté,
Crée des harmonies
et se crée harmonieusement,
Défend et est
fortement défendu,
S'oriente et est
aligné,
Maintient et est
maintenu.
Chaudron de Poesy
Les chaudrons peuvent être décrits comme se remplissant,
tournant, brassant et bouillant, reflétant le niveau d'éveil et de
développement ainsi que les résultats du travail énergétique avec les centres
énergétiques. Il est nécessaire de les tourner pour activer l’«imbas», le mot
irlandais pour «awen».
Chaque chaudron peut être dans l'une des trois positions
suivantes: debout, incliné ou renversé. Cette position indique la capacité d'un
chaudron à fonctionner. Un chaudron vertical peut contenir et «cuire» ses
ingrédients; un chaudron incliné laisse glisser son contenu; un renversé perd
tout.
L’année dernière, j’ai suivi une formation d’animatrice en
danse des chakras, comprenant une partie qui était de danser intensivement
chaque chakra puis de faire une auto-analyse de style jungien sur chaque centre
et ses associations. Le chakra du plexus solaire était particulièrement
puissant pour moi.
Vous pouvez le lire en détail dans mon article ici
(https://sevenintentions.wordpress.com/2014/05/26/igniteyour-inner-fire/), mais
il suffit de dire que l'image associée était d'un chaudron doré, réduisant en
cendres tous les détritus de mon passé. À peu près à la même époque, j'ai fait
un rêve si violent que je me suis réveillée en position debout dans le lit,
après qu'un chaudron ait explosé, et sauter son couvercle. Ce sont ces
expériences qui m'ont incitée à en savoir plus sur la connexion entre les
chakras et les chaudrons.
J'ai fait des recherches sur cette connexion et j'ai
découvert que les systèmes énergétiques irlandais celtique et taoïste utilisent
le concept de chaudrons ou dantian. Dans la tradition taoïste, le premier
chaudron, Tan Tien Inférieur, est connu sous le nom de «poêle d'or», représentant
le raffinage et la force vitale dans l'énergie Ching, qui est fondamentalement
une forme de chi, ou vie très raffinée et super puissante énergie de force. Le Ching
est l'énergie de création, associée à la création de la vie par l'union
sexuelle, c'est un canal solaire d'énergie yang dans le corps énergétique.
Il semble que ces anciens systèmes reconnaissent un type
similaire d'alchimie énergétique. La partie inférieure du corps, le ventre et
en dessous, était la manifestation de notre énergie physique, de nos corps, de
nos sens, de notre volonté d'action.
Malheureusement, la littérature irlandaise donne peu
d'indications sur la façon dont les trois chaudrons ont été utilisés. Les
Irlandais avaient une culture orale, ils transmettaient la sagesse par le chant
et la narration - les arts bardiques - et en utilisant des dispositifs
pneumoniques comme les symboles de l'ogham.
Ce qui reste de la cosmologie celtique est quelque peu
fragmenté, principalement en raison de la colonisation de l'Europe par les
Romains où la culture celtique a été presque complètement éliminée. Ce qui était
enregistré le fut le plus souvent par des
moines.
Donc me voilà à regarder ailleurs, vers d’autres cultures
pour comprendre leurs systèmes énergétiques, et pour puiser dans l'inconscient
collectif pour accéder aux connaissances ancestrales des Irlandais. Par
conséquent, ma pratique est en partie extrapolation, en partie intuition.
Heureusement, il y a beaucoup de points communs dans de
nombreuses anciennes pratiques chamaniques, et beaucoup de travail qui a
continué et continue de se poursuivre pour reconstruire ces merveilleuses
pratiques. Je dois juste faire très attention - dans mon enthousiasme aveugle -
à ne pas faire d'hypothèses sur les similitudes apparentes et à m'approprier
d'autres pratiques de manière incorrecte!
D'autres auteurs de la tradition celtique chamanique ont
interprété différemment le système des «chakras celtiques».
Elen Sentier, dans son livre Celtic Chakras, utilise le
symbole celtique de la spirale - en particulier le triskele - pour trouver un
chemin d'inspiration celtique à travers les chakras.
Sa méthode est assez différente de la mienne, mais j'ai
l'intention d'essayer ses méditations car j'aime l'idée d'utiliser le triskèle
comme base pour naviguer dans les chaudrons. Cela abolit l’organisation
hiérarchique avec lequel la plupart des occidentaux abordent les chakras, et
unit les énergies des chakras inférieurs et supérieurs. Voici le schéma de sa
méthode, sur laquelle je suis sûr que j'écrirai plus à l'avenir.
Revenons donc à ce que je sais, les chakras tels que nous
les comprenons dans la danse deschakras.
Le chakra du plexus solaire est lié à notre métabolisme,
qui est essentiellement notre four intérieur. Anodea Judith dit: «Nous pouvons évaluer la santé de ce chakra
en examinant la structure de notre corps à ce niveau: des estomacs serrés et
durs, des diaphragmes enfoncés ou de gros ventres sont tous des indications
d'un excès ou d'une carence du troisième chakra. »
Connu sous le nom de Manipura en sanskrit - ce qui
signifie gemme brillante - le troisième chakra tourne autour des thèmes du
pouvoir personnel, du pouvoir physique, de l'expression de soi et de la
volonté. C’est le feu qui alimente notre métabolisme, et s’il est activé, il
augmente notre énergie, notre dynamisme et notre conscience d’un objectif..
Danser le chakra du plexus solaire, c'est faire appel aux
anciennes danses guerrières. Dans la danse des chakras,des mouvements
dynamiques rapides enflamment le feu dans notre ventre, alimentant notre danse
avec énergie et force. En retenant toute cette énergie ardente, les mouvements
deviennent alors forts, déterminés et clairement définis alors que notre
guerrier intérieur émerge triomphant, courageux et fort.
Les chakras inférieurs travaillent ensemble : le sol stable de la base, la passion chaleureuse et les plaisirs du sacré. Tous tendent vers le feu dans le plexus solaire. Sans une base solide ou la chaleur des plaisirs sensuels et de la créativité, il n'y a pas de carburant pour notre feu.
Lorsque le troisième
chakra est fermé, il peut exister une sensation de fatigue, de frayeur, des
tremblements, du calme ou de l’introversion. Il y a une peur de prendre des
risques, d'affronter des personnes ou des problèmes, de se prendre en main, et
avec tout cela, un manque d'énergie.
Anodea Judith
L'archétype du guerrier - fort de son pouvoir - est la
vision du chakra du plexus solaire sain. Il n'est pas agressif, mais il ne se
subvertira pas non plus.
De nombreuses cultures ont associé cette zone du plexus
solaire à notre force vitale, le point d'entrée de l'énergie spirituelle dans
le corps. Dans les enseignements traditionnels japonais et le reiki, le système
hara - situé dans le ventre - est le principal objectif de la construction de
l’énergie d’une personne.
Ainsi, si notre énergie spirituelle est faible, elle peut
se manifester fortement ici dans notre ventre et notre centre du plexus
solaire.
Les traumatismes ou la maltraitance de l’enfance peuvent
conduire à un chakra du plexus solaire épuisé et à une condition que les
chamans appellent la «perte d’âme».
La perte d'âme peut être identifiée de manière symptomatique en posant ces questions:
Dans de nombreuses
sociétés chamaniques, si vous alliez voir un médecin se plaignant d'être
découragé ou déprimé, il posait l'une des quatre questions. Quand as-tu arrêté
de danser? Quand as-tu arrêté de chanter? Quand avez-vous cessé d'être enchanté
par les histoires? Quand avez-vous arrêté de trouver du réconfort dans le doux
territoire du silence?
Angeles Arrien
Dans le chamanisme, l'âme équivaut au pouvoir. Chaque personne devrait avoir des esprits guides et des animaux puissants pour protéger et maintenir son pouvoir spirituel. Lors d'un traumatisme, ou parfois en raison de l'ignorance de leur existence, nous pouvons perdre ces esprits aidants et notre pouvoir avec eux. La guérison chamanique implique de reconnecter ces parties perdues de l'esprit et nos assistants spirituels.
Le rôle du chaman a
toujours été d'entrer dans un état de conscience altéré et de retrouver où
l'âme s'est enfuie dans les réalités alternatives et de la renvoyer dans le
corps du client.
Sandra Ingerman
On dit que les animaux puissants et les guides spirituels
ne resteront avec une personne que s'ils sont honorés et soignés, nous devons
les inviter à danser avec nous dans nos voyages, écouter leurs messages et
vivre notre vie avec la vitalité qu'ils apportent. Sinon, ils s'ennuieront et
s'égareront.
Je pense que la même chose peut être dite pour nous-mêmes. Si nous ne nous attachons pas à notre esprit, à la passion de notre vie, si nous ne nous enflammons pas et ne nous occupons pas de notre feu intérieur, une partie de nous-mêmes s'ennuie et s'égare, se laisse tomber ainsi que le brillant joyau que nous possédons en-dedans.
Affirmations pour le chakra du plexus solaire par Natalie
Southgate
«Je suis digne du meilleur de la vie.»
«Je suis capable.»
«Je suis puissante.»
«Je me fixe et j'atteins mes objectifs.»
«Je me défends et ce en quoi je crois.»
«Je sais qui je suis et où je vais.»
Centrez la pratique avec les trois royaumes.
Bénédictions !
Le Deuil
De Delphine Serpentine
Nous n’échappons jamais à la règle immuable dont Clarissa Pinkola
Estes traite dans Femmes qui Courent avec Les Loups. Nous appartenons à un
cycle Vie-Mort-Vie. Et encore l’établir de cette façon relève d’une perception
spirituelle liée à notre chemin que nous qualifions de païen.
En cette période de descente en nous-même, nous avons à célébrer nos
Ancêtres, nos Anciens et nos disparus. Peu importe qu’ils soient partis depuis longtemps
ou non de l’autre côté du Voile. Ceci dit je crois et pense que toutes les
pertes (amoureuses, professionnelles et les échecs personnels) représentent des
deuils avec lesquels il faut composer.
Je vous propose d’aborder ensemble ce sujet afin de pouvoir affronter
ces épreuves incontournables dans l’Abred.
Les étapes du Deuil
Première recherche : mais qu’est-ce que le Deuil ? Quel est son
fonctionnement ?
Google m’offre la réponse de Wikipédia qui, ma foi, n’est pas
inintéressante puisqu’elle permet de cadrer le mécanisme psychologique lié à
une perte.
« Elisabeth Kübler-Ross a élaboré un modèle qui est très diffusé, sans
qu'il ait été cependant démontré scientifiquement. Il fait l'objet de
nombreuses transpositions et adaptations très contestées. Il s'agit d'un cycle
théorique composé de cinq étapes :
1. Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend
la perte. La personne refuse d'y croire. C'est une période plus ou moins
intense où les émotions semblent pratiquement absentes. La personne affectée
peut s'évanouir et peut même vomir sans en être consciente. C'est en quittant
ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe.
2. Colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la
perte. La culpabilité peut s'installer dans certains cas. Période de
questionnements.
3. Marchandage : phase faite de négociations, chantages...
4. Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui
est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse.
Les endeuillés dans cette phase ont parfois l'impression qu'ils ne termineront
jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d'émotions et la tristesse
est grande.
5. Acceptation : Dernière étape du deuil où l'endeuillé reprend du
mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L'endeuillé
peut encore ressentir de la tristesse, mais il a retrouvé son plein
fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
Les cinq phases ci-dessus peuvent être linéaires mais il arrive
souvent qu'un endeuillé puisse faire des retours en arrière avant de
recommencer à avancer. Une bonne façon de traverser un deuil est de comprendre
ce que l'on vit et de partager ses sentiments et émotions avec des proches ou
des gens qui vivent également un deuil. Ces étapes ne se succèdent pas
forcément.
Il ne s'agit pas d'un mécanisme inévitable. Certaines personnes
peuvent quitter un deuil et passer à l'ultime étape de liberté d'action, sans
que les sentiments qu'elles pouvaient porter puissent être considérés comme
négligeables.
Le deuil est une réaction personnelle et collective qui peut varier en
fonction des sentiments et des contextes. Cette réaction commence par le déni
et se termine par une acceptation plus ou moins libérée du sentiment d'attachement
qu'éprouvait l'endeuillé.
1. À l'annonce de sa propre mort, c'est au deuil de sa propre
existence qu'il faut faire face.
2. Confrontés à la mort d'un proche ou d'une personne aimée ou
appréciée, c'est un deuil relationnel dans lequel nous sommes entraînés.
3. Face à l'annonce ou au constat d'une rupture, le deuil relationnel
peut provoquer des états comparables à ceux de la mort d'un proche.
Dans tous les cas, pour que le processus du deuil devienne actif, la
condition est que le changement soit non-désiré. S'il s'agit d'un suicide, si
le décès est espéré, si la rupture est attendue, le deuil est
soit déjà passé, soit il n'y a pas lieu de parler de deuil, soit il viendra à retardement... »
Nous voilà donc informées sur le sujet. Avoir connaissance et conscience des étapes n’enlèvent rien à la douleur. C’est certain. ...
Le sujet est peu abordé dans le monde païen, sauf évidemment lorsque
l’événement survient et que les personnes échangent à propos des souvenirs et
de la peine.
Pourtant notre chemin, encore considéré comme atypique voire sectaire
par la plupart, présente des particularités qu’il est intéressant de remarquer.
Le Deuil dans la sphère païenne
Hors rituels, pochettes magiques, et séances de divination, qu’est-ce
que notre foi apporte comme dimension à cet événement ?
La Mort est-elle la fin ou un autre commencement ? Ainsi Patti Wigington, une païenne bien en vue sur un site anglophone, pose comme question pour introduire le sujet.
Car évidemment, la perspective dans laquelle nous plaçons cela a toute
son importance sur notre processus de deuil.
Cette perspective est une des bases qui différencie la perception
païenne de la mort de celle d’un non-païen. Bien que dans toutes religions, il
est souvent relaté une après-vie. Cependant la qualité de cet après dépend de
nos actions lors de la vie. Nous considérons notre chemin dans un cycle de naissance,
de vie, de mort et de renaissance comme une chose magique et spirituelle, sans
fin, telle la roue qui tourne.
Nous intégrons donc cette étape à une évolution sacrée, comme
l’explique Wigington.
Dans The Pagan Book of Living and Dying, Starhawk explique ainsi : «
Imaginez si nous comprenions véritablement que ce déclin est la matrice de la
fertilité ... nous pourrions voir notre propre vieillissement sans peur ni
dégoût, et célébrer la mort avec tristesse certainement, mais sans terreur.»
De nombreux païens croient en une après- vie qui peut prendre
différentes formes selon le système de croyance personnel.
Certains chemins néowiccans présentent l’après-vie comme un lieu nommé
le Pays d’Eté (Summerland) que l’auteur Scott Cunningham décrit comme un
endroit où les âmes partent vivre pour l’éternité.
Dans son livre dédié à la pratique solitaire de la Wicca, il écrit : « Ce royaume n’est ni le paradis ni l’enfer. Il est tout simplement. Une réalité non physique, moins dense que la nôtre."
Certaines traditions wiccanes la décrivent
comme un pays d’été éternel, aux prés herbus et aux douces rivières, peut- être
la Terre avant la venue de l’homme. D’autres la voient comme un royaume sans forme,
où les énergies dansent avec les plus grandes énergies, la Déesse et le Dieu sous
leurs identités célestes. Pour certains non-wiccans, particulièrement les
reconstructionnistes, ils peuvent définir le monde de l’après-vie comme le
Valhalla ou Folkvangr pour les nordisants, comme Tir na Nog pour les celtisants
ou l’Hadès – constitué de plusieurs plans selon la vie menée -pour les
hellénistes. Pour les païens qui ne se définissent pas de voie en particulier,
la notion que l’esprit et l’âme sont « quelque part » perdure, même si ils ne
savent pas nommer ce lieu.
Célébrer la mort, honorer un chemin
Alors que la population païenne prend de l’âge –et ce propos est illustré par le décès récent de Raymond Buckland, figure phare de la Wicca- il devient de plus en plus nécessaire de faire un point pour savoir comment dire au revoir à un ami païen, peu importe son chemin.
Que faire ? Quelle est la réponse appropriée ? Qu’est-ce qu’il est
possible de faire pour honorer la croyance d’une personne sans heurter la
sensibilité des amis et de la famille non païens ?
La Mort, partie intégrante du Cycle
La Mort est un événement fondamental dans la Nature, sans cela, la vie
ne serait pas. Dès la naissance, les cellules de notre corps meurent et se
renouvellent. Le corps qui meurt n’est pas le corps qui renaît. Lors de notre
croissance, nous expérimentons ainsi plusieurs morts. Encore et encore nous changeons
notre apparence, notre attitude, notre comportement comme si nous passions
d’une vie à une autre. Cette personne morte est seulement une de nos facettes
que nous avons incarnée.
Aperçus Sur l'Après-Vie
Alors que nous allons vers une meilleure compréhension de la Mort et
de la Vie, la distinction entre les deux s’amenuise. Si nous allons au-delà du
point de vue conventionnel sur la Mort, nous pourrions nous interroger sur
notre propre peur de la Mort, enracinée dans un schéma de vie dépassé. Alors
nous rechercherions une façon de percevoir la Vie et la Mort dans un ensemble.
Il existe plusieurs façons de les aborder, comme un motif cyclique incluant nécessairement
le changement.
1. La Roue de Vie : notre existence est un motif constant issu d’un
changement cyclique. La Vie change à chaque instant jusqu’à la Mort, et chaque
instant de Mort est une Renaissance.
Nous percevons les débuts et les fins mais le flux de l’existence est
sans fin.
2. Le Wavicle : la physique
quantique explique qu' au niveau subatomique il n’y a aucune distinction entre
la matière et l’énergie. Les deux possèdent les qualités des particules et vagues
(wave en anglais) donnant ainsi naissance au concept de wavicle. Nous sommes
des motifs perpétuels de l’énergie du cosmos. Ce que nous percevons comme étant
la Mort des individus est tout simplement le mouvement infini de l’Univers.
3. L’Ascension : la Vie façonne différents niveaux de conscience, mais
toutes ont un potentiel d’évolution. Les êtres humains peuvent manifester ce
potentiel à un très haut degré. Nous pourrions devenir conscients des
dimensions qui transcendent notre compréhension limitée de notre corps etde
notre esprit, et vivre une expérience différente de la Vie et de la Mort.
Beaucoup de païens voient la Mort comme un passage plutôt qu’une fin.
Un événement à célébrer qui ne doit pas faire peur ou être méprisé. Ceux qui
restent en arrière avec leur deuil, sans atteindre l’extrême désespoir souvent vécu. Cette attitude tend à désoler ou effrayer beaucoup de personnes.
Certaines cultures modernes dépense une énergie importante pour cacher ou ne
pas parler de la mort.
Les païens mourants doivent faire face à la nécessité de dire adieu à
ce monde et saluer le suivant. Le rituel peut avoir un rôle important dans ce
processus, cela peut être une étude ou une méditation contemplative des
possibilités à venir. Si nous n’avions pas de curiosité sur ce que peut advenir
après la mort, nous nous aveuglerions sur ce que de nombreuses personnes croient
sur la prochaine étape du voyage.
Explorer la Mort directement tend à produire une expérience bien plus positive
que célébrer la Mort comme une chose non naturelle et terrifiante.
Pour les amis et la famille, le processus de Mort est aussi un voyage.
Leurs devoir est de soutenir la personne mourante par tous les moyens selon ses
vœux. Ils doivent être réceptifs aux besoins de la personne en partance,
essayer de mettre en suspens leurs propres agendas. Prendre soin d’un mourant
peut être inspirant. Il y a tout un ensemble d’actions que les païens peuvent mettre
en place pour soutenir une personne mourante.
L’une d’elles serait de lire un texte sacré comme le Livre Tibétain
des Morts ou le Livre du Départ, une poésie de circonstance ou jouer un morceau
de musique apaisante. L’encens peut aussi apaiser et créer une atmosphère
calme.
Souvent les vœux des mourants arrivent durant les derniers instants. S’ils
souhaitent que la veillée soit solennelle ou festive par exemple.
Pour les païens, ce devoir sacré prend souvent une signification
particulière, spécialement pour ceux au service d’un dieu ou d’une déesse
associé à la Mort. Peu de personnes dans les cultures contemporaines
comprennent cela, aussi tentez d’être sensible à leurs ressentis sans les
laisser perturber l’événement. Lorsque la mort devient imminente, les membres
de la veillée peuvent relever des signes de changement dans le comportement du mourant,
le souhait soudain de se réconcilier avec une personne, pouvoir clôturer toutes
choses en cours, l’absence brusque de douleur, et la famille devenant agitée et
voulant se rapprocher ou s’éloigner du mourant. Un païen mourant est susceptible
de savoir lorsque la mort approche ou de voir ses messagers ou guides. La meilleure
expérience de la mort est une combinaison de joie et de chagrin.
Le travail de deuil, les premiers pas.
Quand nous prenons soin d’un mourant, nous pouvons oublier de prendre
soin de nous. Mais nous devons nous souvenir de nous doucher quotidiennement,
garder nos auras propres, dormir ou manger lorsque c’est nécessaire. Prendre
des vitamines, se bouger, recevoir un massage, une coupe de cheveux, une
manucurie...Aimez votre corps. C’est comme ça que vous guérissez.
Soigner peut débuter avant la mort de la personne. Trouvez des façons de vivre vos émotions que ce soit durant ou après la mort. Parlez à quelqu’un, écrivez sur votre ressenti, créez à partir de vos émotions. Si vous gardez les choses pour vous, vous exploserez.
Prenez vos dispositions à l’avance pour votre mort et votre
inhumation, pas seulement pour avoir une plus grande chance de voir vos
volontés respectées.
C’est une affaire nécessitant du temps, de l’argent et de l’énergie.
Si possible faites vos plans avant d’être dans une situation de mort imminente.
Pour les païens, en Europe, la difficulté majeure est de trouver des
groupes ou des organismes capables de prendre en charge et de mettre en œuvre
leurs dernières volontés. Chez nos cousins américains, il existe désormais
toute une gamme de services répondant aux attentes de nos frères et sœurs.
Cependant nous pourrions estimer qu’à partir de l’instant où le mourant fait partie d’un groupe dont les membres sont connus de la famille, les chances d’avoir les funérailles selon ses vœux augmentent. Quant à la dépouille ou aux cendres que nous laissons, il faudra faire avec la législation actuelle.
Préparer son dernier voyage nécessite aujourd’hui plus de faire une
petite liste.
En voici une qui peut servir de base :
1- Mettez au clair vos souhaits. Souhaitez-vous suivre une tradition
familiale ? Voulez-vous une prêtresse ou un prêtre de votre religion lors de
votre veillée et de vos funérailles ? Quelle musique, quelles chansons souhaitez-vous
? Souhaitez-vous être nu ou habillé pour votre dernier voyage ? Que faire de
votre dépouille ? Comment souhaitez-vous que vos biens soient répartis ?
2- Considérez ce que vos proches aimeraient aussi. Seront-ils à l’aise
avec des funérailles païennes ? Vos frères et sœurs païens seront-ils à l’aise
avec des funérailles chrétiennes ou plus œcuméniques ? Est-ce que certaines
personnes de votre entourage proche et lointain se sentiront délaissés si vous
optez pour une cérémonie privée ? Comment pouvez-vous combler leurs attentes
sur leurs besoins de rapprochement et de mémoire ?
3- Quelles personnes aimeriez-vous avoir à vos côtés lors de vos
derniers instants ? Souhaitez-vous des fleurs à vos funérailles et sur votre
tombe ? Souhaitez-vous prendre quelques arrangements avec vos proches pour
laisser des offrandes à vos défunts et se souvenir de vous ?
4- Informez-vous sur les aspects légaux et pratiques de vos vœux.
5- Procédez à une recherche sur ce qui s’est fait déjà pour d’autres
païens passés de l’autre côté du Voile. Des idées et des contacts peuvent être
dénichés.
6- Puis posez formellement votre plan par écrit. Contactez un notaire,
si cela est nécessaire, pour entreposer et assurer la bonne exécution de vos
dernières volontés.
Mourir n’est donc pas de tout repos donc. Assurons-nous de nous
épargner des tâches d’autant plus pénibles pour nos proches et nous-même si notre
fin de vie est difficile.
Cela laissera plus de temps pour partager sur les choses essentielles.
Sources : Death: From a Pagan
Perspectivehttp://starfirescircle.com/death.html ; Patti Wigington, ThoughtCo.com