samedi 19 novembre 2016

Les Déesse Avaloniennes de Souveraineté de Tiffany Lazic






Couronnée sur l’Île des Pommes :
Les Déesses Avaloniennes de Souveraineté

De Tiffany Lazic

Traduction et adaptation de Delphine Serpentine




Artiste : Jim Fitzpatrick


L’attrait de la mythologie celtique est réellement puissant. Les héros et les Déesses fortes sont connectés intimement à la Tribu et à la Terre. La part galloise de la mythologie celtique offre une riche trame, tout spécialement avec les anciennes histoires issues du Mabinogion. Là où nous rencontrons tout particulièrement l’aspect gallois des Déesses Celtes. Chacune, à sa façon, sert de guide aux femmes cherchant à revendiquer leur Souveraineté Intérieure : jusqu’à être capable d’embrasser leur Reine Intérieure.

Rhiannon est la douce et digne Déesse quittant l’Autre-Monde pour épouser son bien-aimé, le mortel Pwyll. Ses titres incluent « La Grande Reine », « Déesse de Chevaux » et « Déesse des Trois Oiseaux ». Alors que Son cœur est empli de joie à la naissance de Son fils, les influences de l’Autre-monde font des ravages pour le lui retirer. Rhiannon est alors accusée du décès de l’enfant. Sa punition, porter les visiteurs de la cour sur son dos, dure des années, jusqu’à ce que la vérité soit révélée et que Pryderi soit rendu à ses parents.
Rhiannon est, pour nous, un modèle sur la façon de surmonter un processus au lieu de se battre contre. Agir ainsi nous amène à relever quelques défis, mais nous acquérons la force et la certitude sur notre capacité à les gérer. Elle nous enseigne à ne pas hurler notre vérité telle une trompette afin qu’elle soit entendue. Mais, à l’inverse, si nous demeurons connectée à notre Vérité intérieur et que nous n’abandonnons pas, il nous sera donné de voir par nous-même en temps voulu. Et, peut-être plus que tout, Elle nous apprend à conserver notre dignité en toutes circonstances.

Ceridwen est la puissante et quelquefois déconcertante « Déesse de la Magie et de la Transformation ». Sa fameuse histoire est celle de la création d’un breuvage magique destiné à insuffler la sagesse à son fils disgracieux. Cependant, une année entière de dur labeur est balayer lorsque de que le jeune Gwion Bach reçoit les trois précieuses gouttes. Ceridwen, furieuse, poursuit Gwion en passant par plusieurs transformations, alors que ce dernier tente d’échapper à Son courroux. Finalement, il devient un grain dans un tas de blé. Rusée, Ceridwen devient une poule et avale tous les grains, capturant Gwion en elle. Neuf mois plus tard, Elle donne naissance à un si bel enfant qu’elle le nomme Talieson (« Front Brillant »). Oui : le seul et le même.
Un des plus forts messages de Ceridwen est de ne jamais, jamais, jamais abandonner. Si la vie vous offre un défi, prenez-le à bras le corps et faites tout ce que vous pouvez pour le surmonter. Si après, des heures, des jours, des années de dur travail, la vie vous feinte encore, ne tombez pas à terre. Le changement est peut-être ce dont vous avez besoin dans cette situation. Ceridwen possède de nombreuses facettes et nous guide à travers autant de mystères. Bien qu’indubitablement Son aspect Crone s’avère parfois être un défi, elle sait aussi arborer le visage d’une mère aimante et compatissante.

Arianrhod est la déterminée et autonome « Déesse de la Roue d’Argent » et « Déesse des Cieux ». Bien qu’elle ne soit reliée à aucun homme, mortel ou pas, elle donne naissance à deux garçons à la cour de son oncle dans une situation plutôt embarrassante provoquée par son frère Gwydion. Le premier fils, Dylan, glisse jusqu’à la mer pour y vivre. Le second est élevé par Gwydion. Lorsque le garçon est assez grand, il conduit à Arianrhod qui lui impose trois geis. Un geis étant une chose entre une malédiction et un défi : impossible à ignorer mais possible à contourner. Le premier geis d’Arianrhod est que le garçon ne recevra pas de nom à moins qu’elle ne l’autorise. Elle est trompée est se faisant, Lleu Llaw Gyffes reçoit son nom. Le second geis est que Lleu Llaw Gyffes ne porte qu’une arme qu’Elle lui aura donnée. Une fois encore, Elle est dupée par Son frère, Gwydion. Le dernier geis est que le jeune Lleu ne puisse jamais avoir d’épouse mortelle. Cela amène à une autre Déesse.
L’histoire d’Arianrhod est un message sur la façon de négocier son chemin jusqu’à la Souveraineté. De nombreuses preuves en attestent par Son propre cas. Elle mène les femmes de Son château. En fait, elle a le pouvoir sur deux châteaux : le Caer Arianrhod et le Caer Sidi. Elle connaît Sa valeur même lorsque les autres tentent de la tirer vers le bas. Elle n’a pas de gêne avec Sa colère et n’oublie pas quand les autres essayèrent de l’intimider en l’accusant d’être mauvaise. Et pourtant, dans un même temps, elle apprécie la beauté. En tant que Maîtresse des Cieux Célestes, elle est en phase avec les modèles, les cycles et l’ordre. Et plus important encore, le don de vérité de l’histoire d’Arianrhod se trouve dans la responsabilité des trois geis. A travers ceux-là, Elle nous raconte ce qu’il y a au cœur de la Quête pour atteindre notre Souveraineté.

Blodeuwedd est la charmante Déesse créée à partir de fleurs, par Gwydion et son oncle Math, pour devenir la fiancée de Lleu. En fait, son nom signifie «  Fleur-Visage ». Créée pour être la magnifique mais docile Reine de Lleu, Blodeuwedd change la donne quand elle tombe amoureuse d’un étranger, Gronw. Leur amour mène Lleu à sa perte (qui se change en aigle), ce qui met Gwydion en rage. Ce dernier ramène Lleu à la vie sous forme humaine et punit Blodeuwedd en la changeant en Chouette – « Un oiseau détesté par tous les autres oiseaux »- et laisse Lleu tuer Gronw.
Il y a plusieurs niveaux de lecture à cette historie. La magie et le mystère de Sa création. Son voyage d’Esprit à femme. Le silence de Sa Souveraineté aux côtés de Lleu. La rencontre foudroyante entre Grown et Elle. Sa punition. A de nombreux égards, Elle est le symbole du voyage de la femme à travers l’histoire, particulièrement milieu XXième siècle. De la femme de Lleu à celle qui trouve Sa propre voie et choisit la passion, cette progression peut être perçue comme le reflet du voyage collectif du stéréotype féminin précédant et comprenant les années 50 jusqu’au mouvement de Libération de la Femme des années 60.  Elle incarne le courage de la prise de risque au regard de sa situation limitative et se lance dans un cycle actif qui autorisera Son Esprit à prospérer plutôt que survivre. Blodeuwedd nous montre comment choisir et honorer ce qui anime nos cœurs et d’avoir le courage de s’en emparer. Se faisant, Elle devient « La Vierge-Chouette » qui peut voir même dans le noir et qui a conscience de la sagesse qui s’y trouve.

L’histoire de Branwen est certainement la plus triste de toutes. En tant qu’  « Une des Trois Grandes Matriarches de Bretagne », elle est fiancée au Roi d’Ireland qui insulte son demi-frère. Toutes les tentatives pour étouffer le conflit grandissant sont contrariées par ce même demi-frère, ce qui en résulte une guerre et la dévastation. Seuls sept personnes survivent et Branwen meurt le cœur brisé.
Branwen se présente comme le centre inébranlable des Déesses de la Tradition Avalonienne. Elle n’essaie pas de contraindre et de défier pour obtenir des actes ou des comportements des autres, chacun suit son propre chemin. Elle EST tout simplement et ceux qui L’entourent manifestent le meilleur d’eux-mêmes, ou pas. Elle incarne le message du Libre-Arbitre et le choix du comment sur les situations et les circonstances. Elle est réellement le point fixe autour duquel toutes actions (et destruction) se produisent. Ainsi Elle est peut-être la plus humaine de toutes les Déesses. Son cœur brisé, symbolisé par le rocher fendu du Bedd Branwen, est le témoin de Son amour et de Sa compassion.

Chacune de ses Déesses en elles-mêmes offre un message puissant sur la façon de surmonter les défis, à la fois intérieurs et extérieurs, impliquant la révélation de la vérité et de nos propres forces. Chacune, avec Sa propre histoire, offre un guide sur la façon d’atteindre notre Souveraineté. Cependant, le véritable pouvoir de leurs messages  se révèle quand ils sont perçus  comme les aspects d’un plus grand Tout. Dans la Tradition Avalonienne, chacune de ses Déesses prodigue une énergie-guide à chaque étape du Cycle de Guérison Avalonien. Reconnaître cette croissance n’est pas un chemin court, facile et rectiligne, le Cycle attire sur des sujets particuliers issus des messages de chacune des Déesses pour avertir sur les différentes épreuves que nous rencontrerons tout au long de notre voyage.  En acceptant pleinement notre Vérité et notre Force, de façon à reconnaître et embrasser notre Reine Intérieure, ces cinq Déesses marchent ave nous, nous soutiennent, nous guident à chaque instant, sans regard pour les obstacles qui peuvent survenir. Elles apportent la dignité et la persévérance, la sagesse et la détermination, la passion et le choix, la consolation et l’encouragement. Mais plus que tout, elles donnent le reflet de ce mieux que nous cherchons à atteindre en nous-mêmes. Ensemble, Elles offrent la Couronne de l’île Bénis et le Manteau de Souveraineté. Il nous revient de l’accepter selon notre bon vouloir.

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