mardi 7 juillet 2015

The Goddess Hekate, Partie 8, sous-partie B, L'Hécate Chaldéenne de S. Ronan


L'Univers Chaldéen

Le Royaume Empyréen ou Monde Intelligible sur lequel règne Had / Le Premier Père

Le Monde Empyréen
Had/ Le Premier Père
Hécate
Hadad / Le Second Père

Les trois triades des Ameiliktoi :
-Iynges
-Synocheis
-Teletarchai

Hypezôkôs

Les Trois Mondes Éthériques ou Royaume de l’Âme sur lesquels règne Hécate

Le Premier Monde Éthérique
Iynx Éthérique
Régents générateurs de vie : Hécate, L’Âme Royale, La Vertu Royale

Le Second Monde Éthérique
Synoch Éthérique
Royaume archangélique

Le Troisième Monde Éthérique
T
élétarque Éthérique
Hecate Azonaic : Trioditis, Kômas, Ekklesia

Les Trois Mondes Physiques ou Royaume Physique sur lesquels règne Hadad / Le Second Père

Le Premier Monde Physique
Iynx Physique
Royaume
Zonaic contenant les étoiles fixes et les sept domaines planétaires)

Le Second Monde Physique
Synoch Physique
Le Royaume Sublunaire

Le Troisième Monde Physique
T
élétarque Physique
Le Monde Souterrain : Typhon/Hadès, Echidna, Python.

Maquette du monde chaldéen, 2500 av. JC.,  M. Guillard. Palais de la Découverte)


Une
brève analyse de la hiérarchie chaldéenne

Pour tenter de comprendre l'Hécate Chaldéenne et sa relation aux autres êtres spirituels du système Chaldéen, nous devons commencer par comprendre ses positions (
car il y en a plus d'une ) dans la structure du présent système. Les notes suivantes sont prévues à cet effet et pour clarifier notre charte de l'Univers Chaldéen. Tout ce que nous pouvons espérer faire ici est de souligner les détails structurels basiques du système, car les fonctions et caractéristiques des différents composants demanderait une étude à grande échelle allant au-delà du sujet présent.
Il est clair, par cette charte, que le système chaldéen repose sur une structure de triades et de compositions septénaires. Ce sont les sept mondes, qui sont subdivisés comme suit : le Monde Empyréen, les Trois Mondes Éthériques et les Trois Mondes Physiques. Que nous traitons ainsi :

Le Monde Empyréen :

Le Monde Empyréen correspond au monde Intelligible Platonicien, et que nous pourrions appeler dans une terminologie plus moderne, le monde spirituel. La caractéristique principale de ce monde pour le platonisme était qu'il était perçu par les facultés mentales et spirituelles, a contrario du monde physique que nous percevons par nos sens. Le terme « empyréen » (empurios) suggère sa nature flamboyante. Car c'est une qualité qui accompagne toujours de près le phénomène spirituel dans les Oracles.
Le Monde Empyréen a sept niveau. Les trois premiers sont occupés par la triade chaldéenne des Grands Dieux : Had (le Premier Père ou « Une fois Au-delà »), Hécate, et Hadad ( le Second Père ou «  Deux fois Au-delà »). Après cette triade vient une autre, les Ameiliktoi ou les Implacables, subdivisés en trois triades : les Iynges ( littéralement les Torcols (ndt : un oiseau)), les Synocheis (les Connecteurs) et les Teletarchai ( Les Régents de l'Initiation
). Au dernier niveau, nous trouvons les Hypezôkôs ( la Membrane Ceinte). Ainsi nous pouvons voir que le Monde Empyréen reproduit la structure des sept mondes chaldéens dans son intégralité : deux triades, et une unité.

Les Mondes Éthériques

Ensuite dans la hiérarchie chaldéenne les Trois Mondes Éthériques. Comme nous l'expliquons plus loin, dans les Oracles l’Éther est le royaume de l'Âme et de la pneuma. En fait c'est un tertium quid entre l'esprit (empyréen) et la matière, une sorte d'intermédiaire à demi-matériel. Cette conception de l’Éther est une réminiscence frappante d'idées sur le plan astral trouvées dans l'occultisme moderne. C'est Hécate qui règne sur les Mondes Éthériques, tout comme Had (le Premier Père) règne sur le royaume empyréen et Hadad ( le Second Père) sur le Monde Physique. Tout comme les fonctions d'Hécate sont entre les pôles des Pères, le Monde Éthérique couvre le domaine intermédiaire entre les pôles de l'esprit et de la matière.

Les Ameiliktoi qui, comme nous l'avons vu précédemment, sont divisés en trois triades. Chacune ayant un aspect éthérique et matériel aussi qu'empyréen. Il résulte que chacun des trois Mondes Éthérique et Physiques ont leurs propres Iynx, Synoch ou T
élétarque . Ainsi le premier monde éthérique est gouverné par l'Iynx éthérique et il comprend les Régents générant la vie et les trois aspects primaires d'Hécate : Hécate, l'Âme Royale ( ou Régnante) et la Vertu Royale ( …). Le second Monde Éthérique est gouverné par le Synoch Éthérique et est nommé Royaume Archangélique. Le troisième de ces mondes est gouverné par le Télétarque Éthérique et est connu comme le Royaume Azonaic. Il comprend, aux côtés des autres êtres divins, les trois Hécates Azonaic qui sont Trioditis, Kômas et Ekklesia.

Les Mondes Physiques

Venons-en aux trois Mondes Physiques sur lesquels règne le Second Père ou le Démiurge qui a créé l'univers physique.
Le premier Monde Physique est gouverné l'Iynx Physique et est conn
ue comme le Royaume Zonaic. Il comprend les sept domaines planétaires et la sphère des étoiles fixes supposées dans l'ancienne pensée englober la terre.
Le second Monde Physique,gouverné par le Synoch Physique, est le royaume sublunaire. Une région englobant à la fois ce qui ce trouve sous la Lune et le monde dans lequel nous vivons.
Le troisième Monde Physique est gouverné par le Télétarque Physique. Cette région est le Monde Souterrain, qui était pour les Chaldéens un terrifiant et bien réel endroit
plutôt qu'une métaphore au cœur de préoccupations mondaines comme cela tendait à l'être chez les néoplatoniciens. Ce monde comprend Typhon/Hadès, Echidna et Python.

Nos sources à propos du système Chaldéen

Nous avons esquissé le système basique, prenons un moment pour regarder ce que les textes nous disent à ce sujet. Notre source principale pour l'établissement de l'Univers Chaldéen est une série d'essais par le néoplatonicien byzantin Michel Psellus ( aux environs de 1018-182 ap. JC.) qui tire ses informations, directement ou indirectement, des écrits perdus de Proclus. Les grandes lignes majeures du système chaldéen original peut toujours être dégagé dans ces textes, malgré les adaptations faites par Proclus ( et ses prédécesseurs) pour adapter la structure chaldéenne à leur propre système. Ces textes préservent les caractéristiques variées qui reflètent l'environnement médio-platonicien du matériel chaldéen et le conflit avec l'ontologie néoplatonicienne sur plusieurs points. Ce sujet nous emmènera trop loin pour être traiter pleinement, et j'espère explorer le système chaldéen plus avant autre part, mais pour le moment nous pouvons relever les points marquants qui servent à confirmer notre reconstruction.

i) Bien que ces textes décrivent non moins que les trois Mondes Matériels et Éthériques ( une classification qui n'est pas beaucoup usité dans le néoplatonisme), ils ont seulement un seul Monde Empyréen (Intelligible), sans royaume séparé de l'Un. Selon cette caractéristique, ils accordent bien plus de variétés du médio-platonisme, mais pas dans le néoplatonisme, qui maintiennent la transcendance approfondie de l'Un comme un des traits des plus basiques. Un seul monde recouvrant tout le Royaume Intelligible établi
t en fait un contraste marqué avec tout le système néoplatonicien de Proclus où les distinctions les plus fines et les métaphysiques complexes résident à ce niveau.

ii) Ces textes décrivent un système où le Royaume Archangélique ( le Second Monde Éthérique ) apparaît à un grade supérieur que le royaume des « Dieux Visibles » ( donc les planètes – le royaume Zonaic ou le Premier Monde Matériel ). Voir la charte et les références p. 87, 88-9. En cela, ils contredisent l'ontologie néoplatonicienne qui a toujours placé les anges après les Dieux Visibles. En fait, les néoplatoniciens n'ont jamais été à l'aise avec le terme « archange » qui, bien plus que celui de « ange », n'avait pas sa place dans les classifications religieuses gréco-romaines traditionnelles : il serait alors difficile de les avoir crédité de son introduction dans le système chaldéen.

iii)Le point le plus important à réaliser en reconstruisant le système chaldéen est que les Ameiliktoi ou Implacables est un terme
dans le système original qui ne souligne pas un groupe séparé d'entités mais un terme général recouvrant les Iynges, les Synocheis et les Teletarchai ( que nous abrégerons par IST). Nous avons déjà abordé les raisons pour lesquelles Proclus et sa tradition séparèrent les Ameiliktoi et les IST dans une note précédente.

Il demeure à présent les éléments sur leurs identités originelles que nous avons listé selon des idées majeures :

a- Les IST et les Ameiliktoi sont décrits comme se manifestant dans les niveaux Empyréen, Éthériques et matériels.

b- Nous avons observé, en décortiquant le système chaldéen afin de trouver des équivalences dans la hiérarchie des entités platoniciennes, que Proclus et sa tradition ont créé de la confusion et de l'incohérence avec le système formé, comme cela est observable en comparant notre charte de l'Univers Chaldéen avec le système Chaldéen de Proclus ( Lewy pp 483-5). Heureusement pour nous, Proclus échoua à gommer
les incohérences qui offrent alors des indications sur les relations originelles des diverses entités Chaldéennes. Aux fins de notre présent sujet, l'identité des IST et des Ameiliktoi, un exemple particulière criant apparaît dans l' Hypotyposis, paragraphe 13 (p.199 dP) de Psellus. Ici, les Télétarques prennent leur source dans le Démiurge ( Le Second Père). Cela contredit catégoriquement le système de Proclus où le Démiurge existe dans le Royaume Intellectuel sous les Télétarques qui se trouvent dans le Royaume Intellectuel/Intelligible ( cf la charte de Lewy).Que les Télétarques aient leur source dans le Second Père pourrait faire sens dans le système Chaldéen original où, comme nous l'avançons, les Télétarques font partie des Ameiliktoi.

c-
L'identité d'origine des IST et des Ameiliktoi peut aussi être déduite par les fonctions et la terminologie utilisées pour les décrire. Par exemple, le fr. 79 décrit certaines entités nommées « Soutiens » (anocheis). Elles sont associées aux Iynges auxquels Proclus octroya une fonction de soutien (anechein) (…). Ces Soutiens sont décrits (fr. 79) comme « déliant » (akampês), un terme dont le plus proche parallèle est « renonçant » (agnamptos) qui, dans le fr.36, décrit le Feu Implacable (ameilikton pur). De plus, la fonction de gardien (phrourein, phrourêtikos) assignée aux Soutiens dans le commentaire de Psellus sur ce fragment (1132d 6, p.170 dP) est assigné par d'autres sources aux Synochs (Damacius Dub. Et sol. II 125, 19-20 – incipit fr 82 Maj.), les Télétarques (Michael Italicus Letter 17, d¨p 215, 16 ), et aux Ameiliktoi (Psellus Hypotyp. 10, p199 dP). Cette identité de fonction suggère une coïncidence sur ces différents groupes.
L'identité des Ameiliktoi et des IST laisse entendre davantage par la terminologie identifiant à la fois les Idées Platoniciennes et les Ameiliktoi ( Lewy p.119 n 201 : cf Maj. Comm. Ad fr. iv (35) p. 155 ), tout comme les Iynges ( Johnston pp 103-4).

d- Le fragment iv (35) mentionne ou fait allusion à l'ensemble des membres du Royaume Empyréen excepté pour le Second Père (nommément le Premier Père, Hécate, les Ameiliktoi et les Hypezôkôs), et ne mentionne pas les IST. Une fois encore cela suggère qu'ils se tiennent sous les Ameiliktoi.

Le système Chaldéen et l'étude moderne

Les textes qui décrivent le système Chaldéen n'ont reçu l'attention méritée par les récentes études sur la matière Chaldéenne, et cela est dû à deux raisons. Initialement, ces textes semblent être, au premier regard, une hiérarchie artificielle et désespérément confuse qui, nous l'avons déjà remarqué, était le résultat des tentatives de Proclus pour « néoplatoniser » la structure Chaldéenne originale.
ce gâchis en résultant n'est pas dû à un manque de capacité à systématiser de la part de Proclus -car Proclus fut, avant tout, incomparable comme l'a largement démontré son travail sur les Éléments de Théologie – mais surtout à la nature impossible de la tâche. La matière Chaldéenne avait déjà son propre système incorporé aux Oracles Chaldéens eux-mêmes. Concilier les Oracles avec l'ontologie néoplatonicienne fut cependant une tâche bien plus coûteuse et complexe que cela n'était requis, comme par exemple les écrits orphiques, qui n'avaient pas vraiment un système explicite. En conséquence, la contradiction pure et simple entre les Oracles et les caractéristiques particulières du système néoplatonicien était facile à oublier et dure à éviter.
La seconde raison pour le manque d'intérêt des érudits peut être mis au crédit de Lewy. Son livre est la recherche la plus complète et influente que nous possédons sur la matière Chaldéenne, et ses avis sur le sujet sont souvent brillants, éclairants. Malheureusement, en ce qui concerne la compréhension du système original Chaldéen, Lewy ajouta plus de confusion qu'il n'en retira. La raison est qu'il avait ses propres théories quelque peu excentriques sur le système Chaldéen, et qu'il fut conduit à minimiser l'importance des textes que nous abordons. Un bon exemple serait l'interprétation de Lewy du Royaume Éthérique comme celui des étoiles fixes et des domaines planétaires, une interprétation qu'il a eu besoin de faire de façon à renforcer sa revendication que les oracles voyaient l'éther de cette manière mais qui n'est pas reconnu comme Chaldéenne. De plus, il persistait à considérer Aion comme le Dieu Chaldéen Suprême, une question qui n'est pas soutenu par les textes.


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